Jn 16, 12-15 : Présence de l'Esprit Saint, l'Esprit de vérité. La Trinité
Voici un extrait de la session animée par Jean-Marie Martin sur le thème : « Présence et/ou absence de Dieu d'après les chapitres 14 à 16 de saint Jean. En quel sens les disciples ont-ils fait une expérience de Dieu ? En quel sens pouvons-nous, nous-mêmes, aspirer à une telle expérience ? » Ceci vient en majeure partie du Ch IV. Le pneuma ; tristesse et joie. Jean 16, 1-20 et autres textes. Du fait des allusions à des choses déjà dites, le texte a été légèrement modifié. Un complément sur la présence du Pneuma (Esprit) en tout homme figure à la fin.
Rappelons que J-M Martin évite souvent de traduire les mots agapê (amour, charité…) et pneuma (esprit, souffle…) qui sera parfois écrit sans majuscule même s'il s'agit du Pneuma Sacré (Esprit Saint). En complément on peut aller voir Penser la Trinité , cours de J-M Martin quand il était professeur de théologie à l'Institut Catholique de Paris (certains passages en sont difficiles mais d'autres sont accessibles à tout le monde). Pour savoir qui est J-M Martin voir : Qui est Jean-Marie Martin ?.
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Jn 16, 12-15
Présence de l'Esprit Saint, l'Esprit de vérité
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples[1] : «J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même: il redira tout ce qu’il aura entendu; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi; voilà pourquoi je vous ai dit: Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.» (Bible de la liturgie)
● La structure des chapitres 14-16.
Les chapitres 14 à 16 de l'évangile de Jean constituent ce qu'on appelle le discours après la Cène, le chapitre 17 étant la grande prière du Christ. Le chapitre 14 commence par : « Que votre cœur ne se trouble pas. » Ce trouble est provoqué par l'annonce d'une absence : « Je m'en vais, et là où je vais vous ne pouvez venir » (d'après Jn 13, 33). En quoi consiste cette absence et comment est-elle la condition d'un autre mode de présence, voilà ce qui conduit ces chapitres. Et la réponse de Jésus, qui dit en quoi consiste la présence, se concentre dans l'énoncé de quatre termes en Jn 14 : « 15Si vous m'aimez, vous garderez mes dispositions[2] (on peut dire : vous garderez ma parole), 16et moi je prierai le Père et il vous donnera un autre paraclet… 17le pneuma de la vérité » que nous avons résumés en : agapê – garde de la Parole – prière – don de l'Esprit[3]. Dans les chapitres 14-16, un des quatre éléments est à chaque fois dominant, mais, à l'intérieur de chacun de ces développements se trouve un rappel des autres éléments. On se demande parfois ce que ça vient faire là, mais cela obéit à cette structure de rappel. C'est une écriture très musicale. C'est l'Esprit qui vient en avant dans le passage qui va de Jn 15, 26 à Jn 16, 16, en trois moments successifs, le tout constituant une grande coulée.
● Quel rapport entre Christ et Pneuma (Esprit) ?
Il y a donc toute la question de la mort christique, et probablement devrons-nous essayer de penser à propos du Christ le "je pré-pascal" et le "Je de Résurrection" : dans quelle mesure sont-ils différents ? Et aux yeux de qui ? Le sont-ils uniquement pour ceux qui s'y méprennent, comme c'est le cas des disciples d'après leur propre attestation : « Ils ne comprirent pas alors…» (Jn 12, 16), alors que la véritable identité de Jésus se fait dans la résurrection :«…déterminé Fils de Dieu de par la résurrection d'entre les morts » (Rm 1, 4) comme le dit Paul.
Cette mort est-elle le point critique, le point christique tout à fait essentiel ? Qu'est-ce que ce passage d'un "je" à l'autre ? Il y a cette phrase : « Il vous est bon que je m'en aille – la bienheureuse-mort-de-Notre-Seigneur-Jésus-Christ – car si je ne m'en vais, le pneuma ne viendra pas »[4], c'est-à-dire : « Je ne viendrai pas dans ma dimension de pneuma. » (d'après Jn 16, 7). Voilà que je me permets ici de dire "je", là où Jésus a dit "il".
Quel rapport y a-t-il, d'altérité ou de mêmeté, entre le Christos et le Pneuma ? Jean répond à ces questions-là. On ne les entend pas parce que ce ne sont pas les questions que l'on a posées à l'évangile de Jean. Or ce sont les questions que pose Jean en leur apportant réponse ! Plus important que d'importuner un texte avec nos questions serait de déterminer à quelles questions répondent ces affirmations de Jean.
● Verset 12.
« 12J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. 13Quand celui-ci viendra, le Pneuma de la vérité… »
Dans l'ensemble du Nouveau Testament le Christ et l'Esprit sont en général saisis dans une certaine identité. Vous savez qu'originellement Christos signifie oint et singulièrement oint de l'Esprit. Et dans le Nouveau Testament Christ et Pneuma (Esprit) désignent la même chose, mais sur le mode du solide ou de l'unifié dans l'emploi préférentiel de Christos, et sur le mode du répandu ou du diffusé dans le terme de Pneuma. Les termes de répandre et de verser appartiennent au vocabulaire de l'Esprit : l'Esprit (ou quelquefois l'agapê) est répandu ou versé dans les cœurs, ce qui se réfère à une symbolique du fluide, du liquide. Donc bien entendre une phrase comme celle-ci : le Pneuma c'est le Christ répandu. Bien sûr, nous ne disons pas que le Saint Esprit n'est pas une personne distincte de la deuxième personne de la Sainte Trinité, nous ne disons pas le contraire non plus ici. Mais le terme de personne en particulier nous empêche d'entendre les textes du Nouveau Testament.[5]
● Verset 13.
« 13Quand celui-ci viendra, le Pneuma de la vérité – il faut bien noter ces différents noms, Pneuma Sacré (Esprit Saint), Pneuma de la vérité[6], Paraclet[7] (Jn 15, 26 et 16, 7), pour les reméditer ensuite – il vous conduira dans la pleine vérité. »
« Il vous conduira (odêgêsei) – voilà un nouveau verbe du Pneuma formé sur odos (le chemin) et agomai (pousser, conduire) ; c'est un mot d'une extrême importance – dans la pleine vérité. » Nous voyons ici que la "garde de la parole" qui a rapport avec la vérité, c'est-à-dire avec le dévoilement – car vérité signifie dévoilement, monstration[8] – est une des fonctions de l'Esprit. La garde de la Parole, que nous avons notée comme un des quatre thèmes, n'est pas sans l'Esprit. Les quatre thèmes sont toujours les uns dans les autres et avec les autres, et le Pneuma récapitule cette totalité. Le Pneuma conduit dans la vérité plénière.
« Il ne parlera pas à partir de lui-même mais il dira ce qu'il entendra et il vous annoncera des choses à venir. » Par rapport à la vérité, le Pneuma est accomplissant, c'est-à-dire qu'il la conduit à nous. Ceci peut avoir un double sens : pour l'âge apostolique, la relecture que l'apôtre est en train de faire est en même temps l'œuvre du Pneuma présent en lui et actif en lui ; et pour la lecture, il en va de même, car une lecture authentique est une lecture dans le Pneuma, saint Paul le dit en toutes lettres : « Personne ne peut dire “Jésus est Seigneur (ou ressuscité, c'est la même chose)” sinon dans le Pneuma Sacré » (1 Cor 12, 3). Cette affirmation qui amène à moi la résurrection, qui accomplit en moi la résurrection, ne peut être dite que dans le Pneuma.
Ceci pour dire que, si une lecture historicisante de l'Évangile est possible, elle n'est nullement selon le vœu de l'Écriture, car, autant que je sache, le Pneuma n'est pas un des principes constitutifs de l'historien comme tel. Faites bien la différence, ceci est très important pour ce qu'il en est de l'Écriture et du mode de l'aborder. Encore une fois, rien n'empêche qu'on l'aborde de l'extérieur, cela peut même avoir une utilité subsidiaire. Mais que cette lecture-là soit la seule connue par les chrétiens aujourd'hui qui se laissent abuser par ce principe, voilà qui est terrible. La seule authentique lecture est dans le Pneuma.
● L'Esprit remémore le passé et annonce l'avenir.
« Et il vous annoncera ce qui est à venir. » Nous avons remarqué que le Pneuma était celui qui remémore (« Le paraclet, le Pneuma Sacré que le Père enverra dans mon nom vous remémorera tout ce que je vous ai dit » Jn 14, 25) – ceci par rapport au passé – et qui dit les choses à venir parce qu'il est la présentification de la parole. De ce fait, le passé n'est pas du passé mais il est présentifié, et les choses à venir sont déjà inchoativement en nous. "Les choses à venir" désignent l'accomplissement plénier de l'Évangile, parce qu'il faudrait faire allusion ici à un autre texte qui se trouve chez saint Jean dans sa première lettre (1 Jn 3, 2) : « Bien-aimés maintenant nous sommes enfants de Dieu – nous sommes enfants de Dieu, donc tenants de la résurrection, puisque c'est la même chose, et c'est maintenant – mais n'a pas encore été manifesté ce que nous serons – autrement dit, c'est une présence référée au passé de la résurrection qui est présentifiée en nous, mais qui est encore anticipation par rapport à l'accomplissement plénier – Nous savons que, s'il est manifesté, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. » Le semblable connaît le semblable c'est un principe ; on pourrait dire qu'il faut être au contraire autre pour connaître, mais ici c'est l'aspect du semblable qui connaît parce que connaître est assimilateur.
Dans tout cet ensemble se déploient des aspects de la présence de Dieu, du Père et du Fils ressuscité dans le Pneuma, ce qui avait été dit au chapitre 14 déjà : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole et mon Père l'aimera et nous viendrons auprès de lui, et nous ferons notre demeure auprès de lui »(Jn 14, 23). Donc c'est une présence.
● Retour sur la question de la session.
Ayez bien toujours en vue notre question. Est-ce que ce que nous vivons est une expérience ? Oui et non. C'est une expérience en ce sens que ce n'est pas une idée. Nous ne le recevons pas comme une théorie mais comme une effective présence. Mais ce n'est pas une présence dans tous les sens du terme parce que nous n'avons pas une expérience au sens psychique du terme. Pourquoi ? C'est le point auquel il nous restera à répondre.
Nous avons compris, j'espère, que l'Évangile n'est pas une théorie et n'est pas simplement du domaine du concept, mais du domaine d'une présence. Il faudrait même peut-être voir à ce sujet comment, dans le mot de foi, la notion d'appartenance est plus importante que d'avoir des opinions ou des idées sur quelque chose.
La notion d'appartenance serait très intéressante à développer, bien que très difficile. On oublie complètement cela aujourd'hui. On cherche des opinions : le Bouddhisme convient pour telle chose, l'Évangile pour telle autre… Qu'est-ce qu'appartenir ? Appartenir, c'est peut-être la première condition d'écoute. On aperçoit là un point qui serait à préciser.
Tout cela est donc bien de l'ordre du présent, d'une présentification. Au fond, c'est une présence, une présence active qui a trait à la capacité d'aimer, la capacité d'entendre.
Récapitulons à l'aide des quatre aspects de la présence donnés en Jn 14, 15-16 : agapê – garde de la Parole – prière – don de l'Esprit[9]. Nous avons :
- "Si vous m'aimez" ;
- la Parole qui est la Parole entendue ;
- la prière qui est la parole dite ;
- activités toutes conditionnées par le 4) la présence du Pneuma.
Autrement dit : aimer, entendre, parler, sont des manifestations de l'être, des manifestations de la présence, être étant présence.
● Versets 14-15. Gloire et présence.
« 14Celui-ci me glorifiera…» Voilà une phrase qui paraît tellement insignifiante dans sa prétention ! "Il me glorifiera", c'est "il me présentifiera" : celui-ci, le pneuma, me rend présent. La gloire, c'est la doxa en grec, la kavod en hébreu ; la gloire c'est la présence[10].
Il faut donc entendre « Celui-ci me présentifiera car il reçoit de moi et il vous annoncera. » Pourquoi dit-il "de moi" maintenant ? Nous allons retrouver ici la fameuse problématique du filioque, "du Père et du Fils" à laquelle nous faisions allusion hier soir : « Il procède du Père ». Il ne procède pas du Fils ? Mais c'est indissociable[11].
« 15Tout ce qui est au Père est à moi ». Procédant du Père, il procède de moi, il reçoit de moi. Procéder c'est "recevoir de", "se recevoir de" : il se reçoit et il reçoit de moi ; il me présentifie, il me glorifie, moi et non pas seulement le Père.
Par ailleurs, le thème : les miens, les tiens, ceux que tu m'as donnés, "les tiens sont les miens", sera récurrent dans le chapitre 17, le chapitre de la grande prière que Jésus adresse au Père. Les propres (ta idia) qui sont dits "les miens" par celui qui parle, "les tiens" par rapport à celui à qui Jésus parle (donc au Père), ce sont les mêmes : les miens, les tiens, ce sont "leurs propres". Voilà un mot qui dit l'appartenance. Appartenir, c'est être "propre à", propre à quelqu'un, être "le propre de", et pour autant que nous sommes les propres de Dieu, nous sommes au propre de nous-mêmes. Le propre de nous-mêmes n'est pas exactement la conscience de ce que nous sommes. Le propre de nous-mêmes, c'est notre avoir à être. Il est pour une grande part dans l'insu. Et je le rappelle : « que ta volonté soit faite » veut dire : que le plus propre de moi-même vienne à jour, s'accomplisse[12]. Nous avons étudié cela l'année dernière.
Complément.
Tout homme a en lui semence de christité, semence de Pneuma
On peut se poser une question à propos du Pneuma : le Pneuma est-il composant de l'homme accompli, de l'homme parfait ? Il n'est pas composant sur le mode des compositions physiques qui font partie de notre Occident comme "corps et esprit"[13]. Il est présent, et la présence est une plus haute unité que la composition.
Je pense qu'il faut dire que, en tant que tout homme est voulu de Dieu, il a en lui semence (parcelle) de christité[14], semence (parcelle) de Pneuma. Le moment d'éveil de cette semence est certainement indécis et n'est pas mis à notre disposition, ou à notre regard certain. Le baptême est un repérage célébrant quelque chose qui est sans doute déjà éveillé. Il y a le moment absolument inerte de la semence et puis il y a l'éveil progressif.
Il y a un très beau texte, je crois que c'est dans Clément d'Alexandrie, dans les Homélies Protreptiques : «L'homme a en lui une étincelle (c'est la même chose que semence), survient le Pneuma, il enflamme l'étincelle et chasse la cendre ». C'est magnifique ![15]
Et quant à dire le moment du rapport de Dieu et de l'homme, ses moments et ses heures ne sont pas à notre disposition. Quand Jésus dit : « Ce jour ou cette heure, nul ne les connaît » (Mc 13, 32) c'est de cela qu'il parle. Et nous savons que cela concerne par principe tout homme. Quel est le secret de cette relation de l'un à l'autre dans les processus de chaque vie ? Il ne nous appartient pas de le savoir, ce n'est pas notre question.
Il y a des données repérables : le moment de la confession de foi est celui de la réception du Pneuma ; le baptême est la célébration de la foi, donc on peut dire que c'est le moment du baptême. Ce sont là des repérages qui ont leur sens, mais qui ne doivent pas nous laisser entendre que celui qui n'est pas baptisé n'a pas le Pneuma ; ça, vous n'en savez rien. Autrement dit, vous pouvez savoir qu'il a semence de Pneuma, mais dans quelle mesure cela est éveillé ou non, dans quelle progression de croissance, nous ne savons pas, et en plus nous n'avons pas à le savoir.
[1] La liturgie a ajouté ce début qui s'inspire du début du chapitre 13, chapitre du lavement des pieds.
[2] J-M Martin a traduit le mot entolê par "disposition" et non par "commandement". « Il est clair que, chez Jean, entolê ne se laisse pas traduire par précepte, mandement ou mandat pas plus que par commandement. Le mot "disposition" traduit littéralement entolê. Nous sommes conduits à cela du fait que le vocabulaire du droit et du devoir est un vocabulaire récusé par le Nouveau Testament comme disant notre rapport constitutif à Dieu. Parfois il est vrai que le mot entolê, quand il est dans la bouche des Judéens qui s'opposent à Jésus, peut être traduit par précepte car c'est ainsi qu'ils l'entendent. » (J-M. Martin, Versailles février 1998). Cf. Comment entendre le mot "commandement" dans le NT ? Exemples chez saint Jean.
[3] Cf.Jn 14, 15-16: les 4 formes de la Présence du Ressuscité. Écriture musicale de Jn 14-17 et/ou Jn 14, 15-16 : Les quatre formes de la Présence du Ressuscité. Que désignent chacune ?.
[4] «Mais je vous dis la vérité : il vous est bon que je m'en aille, car si je ne m'en vais le Paraclet (ma présence de Résurrection) ne viendra pas auprès de vous, mais si je m'en vais, je l'envoie auprès de vous. » (Jn 16, 7)
[5] Ce paragraphe est extrait de Penser la Trinité qui est la transcription d'un cours donné par J-M Martin à l'Institut Catholique de Paris quand il y était professeur de théologie. Sur le terme de "personne" voir le 1° de la deuxième partie de Penser la Trinité : "Penser autrement qu'en termes de personnes".
[6] À noter que le Pneuma est vérité et Jésus aussi. « Jean dit : « Le Pneuma est vérité » (1 Jn 5, 6) et Jésus a déjà dit « Je suis la vérité » (Jn 14, 6). Alors, est-ce Jésus ou le Pneuma qui est la vérité ? Se pose ici la question trinitaire de l'imputation des dénominations. Il y a des dénominations qui sont propres et des dénominations qui sont communes. Par exemple Dieu est Pneuma, le Fils est Pneuma mais le "Pneuma de consécration" (qu'on appelle l'Esprit Saint) est autre que le Fils et que le Père. Ils sont autres précisément parce qu'ils sont le même et que la véritable mêmeté comprend en elle une certaine altérité constituante. » (J-M Martin, Penser la Trinité )
[7] Jésus et le Pneuma sont tous deux appelés Paraclet : « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre paraclet qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de vérité » dit Jésus en Jn 14, 15-16 ; « Nous avons un Paraclet auprès du Père, Jésus Christ » dit Jean en 1 Jn 2, 1.
[9] Cf.Jn 14, 15-16: les 4 formes de la Présence du Ressuscité. Écriture musicale de Jn 14-17 et/ou Jn 14, 15-16 : Les quatre formes de la Présence du Ressuscité. Que désignent chacune ?.
[11] « Quand donc viendra le paraclet (le Pneuma) que je vous enverrai d'auprès du Père celui qui procède du Père… » (Jn 15, 26) : le Fils naît du Père, alors que l'Esprit Saint (le Pneuma) n'est pas un enfant, n'est pas un frère de Jésus, il procède du Père. Nous avons donc ici un mode d'émanation qui n'est pas le mode générationnel, qui n'est pas pensé dans la figure du générationnel. C'est un terme qui nous paraît vague, et qui sera l'objet de beaucoup de débats. Vous connaissez en particulier l'histoire du filioque, avec la différence de lecture entre l'Occident et l'Orient : « qui procède du Père », puisé au texte de Jean, a été mis dans le Credo, mais, en Occident, on ajoute le Fils et on chante « patre filioque procedit (qui procède du Père et du Fils) ». Ce fameux filioque, qui n'est pas dans le texte de Jean, a fait débat longtemps.
[12] Cf. Le Notre Père en Mt 6, 9-13, lecture à la lumière de saint Jean et saint Paul. La transcription d'une série de rencontres sur le Notre Père sera mise sur le blog en fin 2016 ou début 2017.
[13] Cf. Les distinctions "corps / âme / esprit" ou "chair / psychê / pneuma" ; la distinction psychique et pneumatique (spirituel).
[15] « Cette semence élue, nous l'appelons aussi : “étincelle ranimée par le Logos” […] Le Sauveur, étant donc venu, a réveillé l'âme et enflammé l'étincelle […] Et après sa Résurrection, insufflant son esprit dans les Apôtres, de son souffle il chassait le limon comme cendre et le séparait, tandis qu'il enflammait l'étincelle et la vivifiait. » (Section A : 2, 3 et 3, 1-2 ; traduction F. Sagnard, Sources chrétiennes p. 55 et 58-59).