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La christité
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  • Ce blog contient les conférences et sessions animées par Jean-Marie Martin. Prêtre, théologien et philosophe, il connaît en profondeur les œuvres de saint Jean, de saint Paul et des gnostiques chrétiens du IIe siècle qu’il a passé sa vie à méditer.
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10 mars 2021

La liturgie de la Semaine Sainte (Ph 2, Jn 13, Jn 18-19) avec une réflexion pastorale sur la réconciliation

Cet enseignement de Jean-Marie Martin date d'avril 1984. C'est en 1973 qu'est édité le Rituel romain de la Pénitence (en 1978 pour la version en français) qui prévoit trois formes de célébration du sacrement de pénitence et de réconciliation dont une en version collective. Au synode des évêques de 1983, l'abus de l'absolution collective a été critiqué. Fin 1984 le pape Jean-Paul II rappelle la distinction entre les péchés mortels, objets en priorité du sacrement de réconciliation, et les péchés véniels… C'est donc à une époque charnière que se situe la réflexion de J-M Martin. Il propose des repères pastoraux avec des exemples concrets.

 

La liturgie de la Semaine Sainte

 

Nous profitons de la double opportunité de la semaine pascale dans laquelle nous nous trouvons, pour parler d'abord de plusieurs textes de la liturgie, puis pour réfléchir plus particulièrement à la réconciliation.

 

1) Dimanche des Rameaux avec Ph 2, 6-11

De la célébration des Rameaux de dimanche dernier, je retiens l'épître tirée de Ph 2, 6 sq. Ce texte va nous permettre :

– d'une part de mettre en évidence la référence à la mort/résurrection du Christ, ainsi que le rapport du Christ et du sens du don.

– d'autre part de voir que le Christ est le caché du nous-mêmes, ce qui nous invite à penser le rapport du Christ et de l'humanité. Dans Col 3, 3 nous lisons : « Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. » “Votre vie est cachée”, c'est le mot fondamental qui va avec mysterium, c'est-à-dire qu'il y va ici du progressif dévoilement de ce caché qui est le principe même de la sacramentalité.

 

Le texte de Ph 2, 6-11 doit s'entendre à partir de la résurrection. Dans les derniers versets, la résurrection est explicitement nommée comme exaltation et comme seigneurie : « Il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom… et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur. » Or l'exaltation et la seigneurie sont deux des modalités selon lesquelles dans le premier discours chrétien s'annonce la résurrection elle-même. À cette résurrection appartient la passion.

L'articulation entre la passion nommée dans les versets 7-8 et la résurrection se dit en grec dioti (c'est pourquoi) : « C'est pourquoi Dieu l'a surélevé… » Mais nous avons appris qu'il fallait éviter de penser la passion d'une part et la résurrection d'autre part, comme une succession anecdotique de deux faits reliés par une causalité.

 

Quel lien alors existe-t-il entre mort et résurrection ? Cette unité se lit dans l'écriture des origines, dans le « Faisons l'homme à notre image ». En effet, c'est cette référence implicite qui donne sens au verset 6: « préexistant en morphé de Dieu… il s'est vidé prenant la morphé de serviteur… », référence que nous avons déjà rencontrée en Rm 8, 29 (ceux qu'il a préconnus il les a destinés à être l'image qu'est son Fils… » Ce qu'il faut retenir, c'est que la morphé de Dieu et la morphé de serviteur dont il est question juste après (« il s'est vidé prenant la morphé de serviteur… »), s'entre-appartiennent : parce qu'il préexiste comme image (morphé) de Dieu, pour cela il a pris l'image du serviteur, et non pas comme on traduit couramment : « bien qu'il fût égal à Dieu, cependant… » Il y a une entre-appartenance entre ce qui se montre dans la figure du serviteur et dans la figure même de Dieu. C'est d'une importance considérable pour que le mot même de Dieu prenne un sens autre que celui qui lui est couramment prêté dans les imaginaires et dans les discours.

En revanche, il y a une autre référence adamologique qui s'insinue dans le texte, dès les premiers mots, cette fois c'est une référence d'opposition, de dénonciation. La référence cette fois est Adam du chapitre 3 de la Genèse, Adam qui est caractérisé par son geste essentiel, le geste de saisir, de saisir l'égalité à Dieu (Vous serez comme des dieux). Or nous lisons en Ph 2 ceci : « Lui qui préexistant en image de Dieu n'a pas jugé qu'il était loisible de saisir (harpagmon) l'égalité à Dieu. » L'égalité à Dieu, ça ne se prend pas, ça se reçoit. Au terme d'harpagmon qui désigne la main qui cherche à prendre et par suite manque, s'oppose le terme écharisato : « C'est pourquoi il lui a été donné gracieusement (écharisato). » Voilà les deux termes fondamentaux de l'opposition. Nous touchons là quelque chose que nous avons perçu comme essentiel à la notion de grâce et qui constitue le trait fondamental de l'être christique. Cette opposition se poursuit tout le long du texte dans les traits du Christ qui sont relevés : l'humilité, l'obéissance… induits par la lecture traditionnelle de l'orgueil et de la désobéissance d'Adam dans la maîtrise manquée.

Pour lire ce texte, nous avons donc évité les notions de nature divine et de nature humaine. Certes, on ne traduit plus « lui qui, étant de nature divine… », néanmoins la structure de pensée par mode de nature reste dans nos mentalités et par suite, la notion théologique d'incarnation. Or on ne voit pas ici un texte sur l'incarnation… En fait la vie mortelle et la mort même, se pensent comme une face de la résurrection.

Aussi, liturgiquement, il est parfaitement opportun de lire la totalité de ce texte en contexte pascal.

Par ce texte, nous avons donc voulu rappeler que mort/résurrection du Christ est l'origine du tout de la foi et de la sacramentalité. Dans les passages suivants, nous choisirons en fonction plus particulièrement de la sacramentalité, et plus particulièrement encore de la réconciliation.

 

2) Jeudi Saint avec Jn 13, 1-15

Je retiens l'Évangile, en Jean chapitre 13. Ce qu'il faut noter d'abord, c'est la référence à la mort/résurrection qui se donne successivement sous deux modes : d'abord dans l'énoncé de thèmes johanniques (v. 1-3) et ensuite en un geste (v. 4-6).

lavement des pieds et repasv. 1-3 – Énoncé de thèmes johanniques – « Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue qu'il passe de ce monde à son Père – aller au Père c'est le nom de la résurrection – ayant aimé ses propres qui sont dans le monde, il les aima jusqu'à la fin, sachant que le père lui a remis dans les mains et qu'il est sorti de Dieu et qu'il retourne auprès de Dieu. »

v. 4-6 – Geste – « Il se lève de table et pose son manteau, et prenant un linge, il se le met à la ceinture, ensuite il verse de l'eau dans la bassine et il commence à laver les pieds des disciples et à les essuyer du linge dont il était ceint. » Il dépose le manteau (qu'il reprendra ensuite au verset 12) pour prendre la tenue du serviteur et accomplir le geste de service. Ce qui est dit ici en saint Jean est ce que nous avons rencontré dans le texte de Ph 2 de Paul, c'est-à-dire la kénose, le fait qu'il se vide de lui-même et qu'il prenne la figure du serviteur.

Ce texte donne lieu à une référence sacramentelle dans la direction de l'eucharistie et dans la direction baptismale :

  • la signification eucharistique paraît dans le fait que cela se situe dans le dernier repas ;
  • la signification baptismale pourrait être tirée dans le vague symbolisme de l'eau ;

mais en réalité, la symbolique fondamentale du texte est antérieure à la distinction du baptême et du l'eucharistie, comme du reste la symbolique de l'eau en général chez saint Jean n'est pas à entendre de façon privilégiée du baptême car il s'agit de l'eau de la vie ; la symbolique de l'eau chez saint Jean est antérieure aux répartitions sacramentelles.

Ce qui est à retenir ici, c'est la signification pénitentielle qui se développe explicitement dans les versets 7 à 11. Jésus vient donc à Simon Pierre qui lui dit : « Seigneur, tu ne me laveras pas les pieds », et Jésus répond : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, tu le sauras plus tard », et Pierre lui dit alors : « Tu ne me laveras pas les pieds, jamais », ce à quoi Jésus lui répond : « Si je ne te lave pas, tu n'as pas part avec moi ». Simon Pierre lui dit : « Seigneur, pas seulement les pieds mais aussi les mains et la tête. » Jésus lui dit : « Celui qui a été lavé n'a besoin d'être lavé sinon les pieds, mais il est pur tout entier ; et vous êtes purs mais non pas tous, car il savait celui qui le livrerait. »

Ce dialogue, avec ses oppositions se donne à entendre mieux si l'on pense que le terme employé pour dire "être lavé" est un des termes qui désignent le baptême. Celui qui a été baptisé dans la foi est pur, mais cependant, il peut avoir besoin qu'on lui lave les pieds. Ce qui est donc traité ici est la condition de la communauté une fois le bain baptismal reçu. La révélation donnée par Jean ici et que, après le pain baptismal, l'Église a en elle de quoi se refaire, les chrétiens ont de quoi mutuellement se refaire. C'est donc le principe même de ce qui deviendra ensuite le sacrement de pénitence.

Tout notre texte est situé entre les deux figures antithétiques de Pierre et de Judas. Il a été fait mention de Judas dans les premiers versets (v.2), et il revient au terme des versets que je viens de lire ; entre-temps s'interpose la figure de Pierre, Pierre qui représente le rémissible. En effet Pierre représente, pour la communauté apostolique, l'ami qui renie. Or ce bain anticipé des pieds a à avoir précisément avec le trait du reniement.

Pierre est constitué comme le roc, comme la solidité de par sa propre faiblesse (voir le chapitre 16 de saint Matthieu). Or ici, c'est très précisément la possibilité que la communauté a de se reprendre qui est en question dans cette figure de Pierre.

La structure de ce passage semble correspondre à ce qui est dit en clair par saint Jean vers la fin de sa première épître au chapitre 5 : « Si quelqu'un voit son frère péchant de péché qui n'est pas pour la mort, il priera et lui donnera la vie, à ceux qui ne pèchent pas pour la mort. Il y a des péchés pour la mort, ce n'est pas pour ceux-là que je dis qu'il prie. Toute injustice est péché et il y a un péché qui n'est pas pour la mort. » Bien sûr, ceci n'est pas à entendre dans la ligne de ce que la théologie morale a ensuite distingué entre péché mortel et péché véniel. Le péché pour la mort, pour lequel on ne prie pas, c'est-à-dire pour lequel l'éventuelle rémission n'est pas soumise à la médiation de la communauté, ce péché prend la figure propre de Judas sur lequel rien n'est dit ecclésiologiquement. En revanche, la figure de Pierre concerne ce péché pour lequel l'Église a, comme je le disais, de quoi se refaire par la prière qui redonne la vie.

 

v. 15. Le geste et nous.

« Je vous ai donné un exemple pour que, comme je vous ai fait, vous aussi vous fassiez. » Or ce geste du lavement des pieds n'a pas été repris sacramentellement par l'Église. Il existe à partir de certains siècles, une liturgie du lavement des pieds, mais elle appartient beaucoup plus à une sorte de théâtre d'initiation à la lecture évangélique, qu'à une réalité proprement sacramentelle.

 

3) Vendredi Saint avec la Passion selon saint Jean

Dans la paroisse où je vais, nous avons dans une seule célébration la liturgie du vendredi saint et la célébration pénitentielle.

Le sens général du Vendredi Saint est la célébration de la Croix glorieuse. L'ostension et le dévoilement de la Croix ont une signification de résurrection. Et ce fait doit avoir une répercussion immédiate sur l'intelligence de la pratique de pénitence. Donc deux choses :

  • d'une part l'unité de la mort/résurrection du Christ,
  • d'autre part la confession du péché dans un pardon qui le précède et l'enveloppe.

Autrement dit, dans cette célébration tout est pour la fête et rien pour le dépit et pour la honte. Cette célébration comme le sacrement de pénitence sont d'abord le recueil du don de Dieu.

Il y a là deux thèmes dont j'ai déjà parlé,

- Le premier thème qui est l'unité de la croix et de la résurrection est un thème johannique qui se trouve par exemple dans l'exaltation du serpent d'airain au chapitre 3 de Jean, et qui se retrouve dans l'expression « quand j'aurai été élevé, je tirerai tout vers moi. Il parlait de la mort dont il allait mourir. » Or l'attraction de la totalité, c'est l'un des noms de la résurrection. Cette élévation est à la fois l'exaltation au sens paulinien que nous avons vue en Ph 2,9-11 et la montée sur l'arbre de la croix. Dans la même ligne, lorsque nous étudions saint Jean, nous lisions les chapitres 18 et 19, ceux de la passion, comme intronisation royale[1].

- Pour ce qui est du second thème, cela redonne sens peut-être à l'affirmation paradoxale : le pardon précède le péché[2].

 

Voici maintenant des repères pastoraux sur la liturgie de réconciliation par rapport à ce qui est déjà connu en théologie sacramentelle.

Il est important de distinguer clairement les degrés de participation possible à une telle liturgie sacramentelle, et les parties qui constituent la pénitence sacramentelle.

Il est important que tout chrétien qui vient célébrer la mort/résurrection du Christ puisse se sentir partie prenante et concerné par son péché sans que, pour autant, il soit requis dans une collective absolution. Il peut avoir besoin du temps de la méditation avec ses frères en communauté, sans vouloir accéder à l'absolution sacramentelle.

Pour ce que je dis au sujet du sacrement de pénitence, il faut savoir que dans notre moment où l'on passe d'un catéchisme ancien à des gestuations qui ne donnent pas aisément à s'y reconnaître [on est en 1984], il faut aider à la clarté, d'autant que le catéchisme ancien recevait en son lieu des choses également significatives.

 

Classiquement on distinguait la confession proprement dite – c'est-à-dire l'aveu –, la contrition, l'absolution et la satisfaction (ou pénitence).

Ce qu'il faudrait mettre en avant, c'est ce que la théologie classique appelait "absolution" et "contrition", ce qui dans notre langage à nous se traduit par mettre en avant l'initiative du pardon de Dieu qui se donne, la contrition étant entendue non pas à partir de ce que l'on pouvait évoquer psychologiquement, mais comme l'effectif recueil de ce pardon. C'est ceci qui vient en avant, aussi bien dans la théologie classique que dans ce que nous avons évoqué.

écoute de la ParoleCependant, il faut bien savoir que ce qui était venu en avant dans la pratique, c'était la nécessité de "l'aveu". D'où l'importance d'examiner et de gérer cette question, c'est-à-dire déjà de laisser venir à soi-même la conscience la plus juste de ce qui se nomme péché en regard du don de Dieu, donc de provoquer à une révision de là où je vais, de la vivre dans la méditation de la passion selon saint Jean qui est offerte par la liturgie ce jour-là. Le principe est celui-ci : il est important d'apprendre à ne pas estimer le péché en référence à une loi.

Il y va donc de deux choses ici :

  • Il y va de ce que le péché prend son sens aigu en référence au don, et non à la loi.
  • Le langage de la foi a donné lieu à des énumérations qui sont faites dans le langage de la morale classique et qui ne coïncident pas – cela est senti confusément par quiconque – avec l'authentique de notre conscience.

Nous vivons, non pas sur les présupposés de la morale médiévale, mais sur l'expérience même d'un être-au-monde de type psychologique. Donc, non en référence à la loi.

Il faut en outre éviter de proposer simplement le modèle par rapport à quoi on se mesure. C'est vrai que la notion de notre distance par rapport au Christ est quelque chose de très important, mais la notion de modèle peut induire à des comparaisons simplement autopunissantes, et ce n'est pas non plus le but. Nous avons dit que cette révision de la vie n'est pas pour le dépit ou pour la honte.

 

Alors, quoi faire positivement ? Eh bien il s'agit de prendre ce texte de Jn 18-19 comme un déchiffrement de nous-mêmes dans les différentes figures qui y jouent quelque chose de nous-mêmes. C'est ce que nous avons essayé de mettre en œuvre dans les textes de Jean.

Il importe de s'assimiler d'une certaine manière, mais non pas de s'assimiler sur le mode spontané sur lequel le lecteur s'assimile, à savoir le mode qui le fait de rester prisonnier de sa tendance à être le héros ou au contraire le damné. Chaque scène du Nouveau Testament joue en nous la totalité de ses figures. Les mouvements qui se déploient sont diversement des mouvements de nous-mêmes. En chacun de nous, il y a quelque chose de Pierre, il y a quelque chose de Pilate, il y a quelque chose de la foule, et pas seulement des personnages négatifs : il y a peut-être quelque chose du Christ.

Voici l'HommeIl est important aussi que nous apprenions à nous situer à la mesure de la parole entendue, et non pas à la mesure de l'intensité psychologique du remords ou de l'euphorie. Et qu'est-ce qui peut nous y aider, sinon de demeurer dans l'écoute de la Parole qui précède ce que nous disons de nous-mêmes.

 

Quelques exemples.

« Que cherchez-vous ? » (Jn 18, 4). Une réflexion sur ce qu'il en est de notre véritable quête. “Que cherchez-vous”, c'est le mot de l'initiation des premiers disciples, c'est le mot qui est dit à Madeleine et la bonne réponse[3] est de renvoyer la question “Où ?” Ici (v. 5), en revanche, ils disent : « Jésus de Nazareth », cette mauvaise réponse marquant leur volonté de prise. En effet, suit une théophanie qui les fait tomber à terre au mot prononcé par Jésus : « Je suis » [ego éimi signifie aussi "c'est moi"], c'est un mot YHWH.

Ensuite, il y a l'importance de la figure de Pierre dont on parlait tout à l'heure, et qui a à voir avec la profession de foi[4].

Autre exemple, si lorsque Pilate sort du prétoire pour présenter le Christ à la foule (Jn 19, 5), nous nous interrogeons sur le traitement que l'on fait subir à l'homme, nous sommes tout à fait dans la pensée de Jean, car « Voici l'homme » (Jn 19, 5), chez saint Jean ne signifie pas : “voilà l'individu en question”, mais c'est une référence à « Faisons l'homme à notre image ». Et nous savons que dans notre Nouveau Testament, ce « Faisons l'homme à notre image » dit à la fois le Christ et chacun de nous, et la totalité des hommes.

Le passage qui suit la mort et où le flanc est ouvert (Jn 19, 34), d'où coulent le sang et l'eau – sang et eau qui sont à la base de la symbolique sacramentelle – permettent de nous interroger sur notre façon d'être à l'endroit de notre baptême, à l'endroit de l'eucharistie.

Ceci pour montrer comment nous sommes partie prenante dans ces textes, et cela est de la volonté même de leur écriture. Il faut retenir de cela que célébrer en nous le péché remis a besoin d'un lieu en nous du déchiffrement de notre péché, et que cela est beaucoup plus important que le compte exact des multiples manquements. Il y va de la qualité même de la révision de la vie qui peut être centrée sur un aspect dominant plus important que la quantité matérielle. Chose simple naturellement, mais qu'il importe de redire parce que souvent, la pratique n'a pas conduit à ce genre de comportement.

 



[4] Parce qu'il est celui qui renie, il est confié à Pierre d'être le gardien de la foi des autres. Ceci pour bien marquer que le véritable gardien de la foi des autres, c'est Jésus lui-même et non pas l'individu Pierre.

 

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