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La christité
La christité
  • Ce blog contient les conférences et sessions animées par Jean-Marie Martin. Prêtre, théologien et philosophe, il connaît en profondeur les œuvres de saint Jean, de saint Paul et des gnostiques chrétiens du IIe siècle qu’il a passé sa vie à méditer.
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27 mars 2025

Paroles glanées comme repères

Notre première façon d'entendre est dans le malentendu. Et l'Évangile est pour nous étranger, il ne vient pas à nous selon son mode propre. Comment le recevoir, l'entendre pour ce qu'il est ?

Voici quelques phrases de Jean-Marie Martin qui donnent quelques repères. Elles sont extraites de divers fichiers.

 

 

 

Paroles glanées

 

Jean-Marie Martin

 

 

L'évidence (ce qui va de soi) dissimule d'où il vient.

Nos certitudes qui ne sont pas examinées, critiquées, remises en question sont nos servitudes.

***

Le moment du malentendu, puis de l’approximatif, doit être respecté et non déprécié. Il donne lieu à un tressage de sens, à des corrections.

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Penser le corps à partir de l'idée de présence et non à partir de la physique des corps.

Quand vous ouvrez l'Évangile, vous y trouvez la présence parlante du Ressuscité.

***

Entendre l'Écriture… c'est habiter l'espace d'un texte, entreprendre un texte, y demeurer, avoir la capacité d'en sortir, d'y revenir… comme dans une maison.

L'Écriture est comme une Demeure.

L'exégèse historico-critique manque le sens de l'Écriture, elle est la scolastique de la modernité de notre époque.

***

La parole de l'Écriture est plus étrangère que ne l'est n'importe quelle langue ; l'Évangile ne nous est pas familier, il est allogène.

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La parole dit l'espace de dialogue, c'est la réalité consistante à la lisière de laquelle il y a le parlant et l'entendant. C'est l'unité première qui tient ensemble en les disjoignant pour les joindre "l'entendant et le parlant". Voilà ce que j'appelle espace. La parole est un mot qui dit espace.

Les paroles ne sont que lorsqu'elles sont entendues. Autrement dit les entendants, les entours du Christ ont une importance capitale.

***

La prière consiste en ceci : que l'oreille de Dieu soit à portée de notre voix.

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Le mot "être" en usage banal désigne une chose autonome, persistante, pouvant être posée dans un espace homogène, à côté d'autres choses autonomes ou à leur place. Or tout "être" est "être à". Être signifie présence.

De surcroît parler n'est pas une activité du déjà présent, parler constitue la présence, parler est un mode de présence, d'être à. Être c'est constamment naître, c'est-à-dire venir à : venir au monde, au jour.

***

L’Évangile n’est pas un témoignage de ce qui a été vu mais de ce qui a été manqué par les disciples. Le récit dénonce ce qu’ils ne comprirent pas, d’abord, puis recueille la nouveauté de la Résurrection.

La Parole n’est pas la répétition de ce que Jésus a dit puisqu’à ce moment les disciples ne comprenaient rien.

La Parole est celle que l’évangéliste a écrit à la lumière de la Résurrection, quand il comprend, enfin !

***

Les mots pour dire la nouveauté christique, doivent être baptisés, plongés dans la mort, pour resurgir à nouveau autres ; ils doivent mourir à leur sens banal pour renaître à la capacité de redire quelque chose de la nouveauté christique : mots repensés à partir de la Résurrection, ils « se relèvent » alors pour dire autre chose que le sens usuel.

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La Langue précède l'homme !  Le premier baptême est le baptême des mots.

Les hommes sont les gardiens du verbe, les hommes sont les lieutenants de la parole, les jardiniers de la parole.

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Accéder à Dieu est quelque chose comme une naissance.

Naître de cette eau-là qui est l'Esprit de Résurrection, c'est accéder à l'Espace de Dieu.

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Platon distingue intelligible et sensible. Notre tâche est d’accéder à une écoute antérieure à cette répartition, c’est-à-dire avant Aristote, c’est-à-dire à Empédocle !

Pour Empédocle, le plus fondamental des sens est le toucher, les autres ne sont qu’un raffinement du toucher : le corps est couvert de paumes. Tout est affaire de toucher : tout se reçoit, tout se pâtit.

Comprendre est affaire de toucher, comme « toucher du doigt ».

Le mot DIRE a pour racine déiknumi qui est "montrer du doigt".

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Entendre la Parole n’est pas de l’acoustique de notre sensorialité native, c’est entendre la parole issue du Pneuma (de l'Esprit).

Entendre la Parole ouvre le champ de la proximité.

 

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