Prendre conscience du Christ à travers le Ps 110 (109)
Dans notre Credo, la mention que le Fils "est assis à la droite de Dieu le Père" vient du Psaume 110, et de nombreux éclats de ce psaume se trouvent dans le Nouveau Testament. Il est donc intéressant de se poser la question : qu'est-ce qu'implique cette façon d'appréhender le Christ à travers un langage de psaume ?
C'est ce qu'a fait Jean-Marie Martin en 1969 dans son cours de théologie à l'Institut Catholique de Paris dans un chapitre où il a essayé d'entendre quelques discours apostoliques sur le Christ. Lorsqu'il a abordé le psaume, il venait de faire une présentation du premier chapitre de l'épître aux hébreux où se trouve justement une citation du psaume 110. Cette étude de Hébreux 1 lui sert de base, elle est transcrite dans le message précédent.
Tout au début J-M Martin donne une traduction du psaume, qui est un mélange de la version grecque de la Septane grecque et de la version latine. À la fin du présent message figure la traduction du psaume à partir de la Septante et à partir du texte latin.
Christologie néotestamentaire du Ps 110 (109)
Jean-Marie Martin
Comment les chrétiens ont-ils pris conscience du Christ à travers le langage du Ps 110 ? Pour le voir nous donnerons un certain nombre de références et ensuite nous réfléchirons sur ce qu'implique cette façon d'appréhender le Christ à travers un langage de psaume.
Nous vous rappelons sommairement ce psaume Dixit Dominus Domino meo.
1 Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite
Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds.
2 Le Seigneur t'enverra de Sion un bâton de force.
Domine au milieu de tes ennemis.
3 La principauté est avec toi au jour de ta puissance, dans la splendeur de tes saints
Je t'ai engendré du sein avant l'apparition de la lumière (Lucifer).
4 Le Seigneur a juré et il ne se repentira pas :
Tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melkisédeq.
5 Le Seigneur est à ta droite.
Il a broyé des rois au jour de sa colère.
6 Il jugera parmi les nations, il remplira tout de ruines.
Il brisera sur la terre la tête d'une grande multitude.
7 Il boira au torrent sur la route.
C'est pourquoi il lèvera la tête.
Nous trouvons, dispersés dans tout le Nouveau Testament, des échos ou des éclats de presque tous les versets de ce psaume. Nous faisons ici un rapide et incomplet rappel de ces échos.
Verset 1.
D'abord les premiers mots :
« Le Seigneur a dit à mon Seigneur : “Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que je place tes ennemis escabeau de tes pieds.” »
1/ Nous les trouvons dans Mt 22, 44, une altercation entre les pharisiens et le Seigneur. Ici c'est le Seigneur qui pose la question au v. 42 :
« “Que pensez-vous du Christ (du Messie), de qui est-il fils ?” Ils lui dirent : “De David”. Il leur dit : “Mais comment donc David, dans l'Esprit (c'est-à-dire dans l'Écriture), l'appelle-t-il Seigneur, quand il dit : "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'ai mis tes ennemis sous tes pieds" ? Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il donc son fils ?” Et personne ne pouvait lui répondre. »
Nous avons donc ici une sorte de discussion où le titre de Seigneur attribué au Messie est explicitement référé au mot "Seigneur" dans le Ps 110.
Nous vous signalons qu'on peut discuter critiquement pour savoir si cette conversation a été effectivement tenue, c'est-à-dire si elle appartient à la contestation Jésus-pharisiens antérieure à la crise pascale, ou si elle reflète une problématique ultérieure dans la communauté primitive, à savoir déjà une polémique entre la jeune communauté chrétienne et le judaïsme. Cela n'a pas d'importance pour nous à la mesure où ici nous considérons le témoignage de la communauté chrétienne primitive pris dans son ensemble.
2/ Toujours pour ce même verset, nous pouvons nous reporter à Actes 2, 34-36.
« En effet, David n'est point monté au ciel, mais il dit lui-même : “Le Seigneur a dit à mon seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je place tes ennemis escabeau de tes pieds” que toute la maison d'Israël connaisse avec certitude que Dieu l'a fait, lui, kurios (seigneur) et christos (christ, messie), ce Jésus que vous avez crucifié. »
« Assieds-toi à ma droite ».
Dans le texte du premier chapitre de l'épître aux Hébreux qui nous sert de base, nous avons déjà vu cette affirmation au v. 3 : « Il s'est assis à la droite de la grandeur dans les hauteurs. » C'est là une formule archaïque pour désigner l'exaltation du Christ. Elle était citée très souvent soit avec une référence explicite au contexte du Ps 110, soit sans cette allusion explicite. Elle devient une expression courante du vocabulaire chrétien archaïque. C'est ainsi du reste qu'elle passera dans notre Credo : « Est assis à la droite de Dieu le Père ».
Originellement, cette exaltation, cette session à la droite ne vise pas seulement l'Ascension. Nous sommes ici dans un état plus intérieur de la pensée, et qui est plus susceptible de s'appliquer à différents épisodes de la vie du Christ. Cependant il faut ajouter que cette expression tendra rapidement à se spécialiser. Ainsi elle sera rapidement utilisée précisément par rapport à l'Ascension.
Par exemple, dans la littérature non plus canonique mais qui suit immédiatement, chez saint Justin, au début du IIe siècle, dans son Dialogue avec Tryphon le juif :
« Pour que la question soit plus claire, vous citerai-je encore d'autres paroles prononcées par le bienheureux David, d'où vous verrez que le Christ est appelé Seigneur par le Saint Esprit prophétique, et que le Seigneur Père de toutes choses l'a fait monter (anagonta) de la terre pour le faire asseoir à sa droite jusqu'à ce qu'il fasse de ses ennemis l'escabeau de ses pieds. Et c'est ce qui arrive depuis que notre Seigneur Jésus-Christ a été enlevé (anélêphthê) au ciel après être ressuscité des morts » (ch 32, n° 3)[1].
Vous avez donc ici déjà l'idée de monter de la terre (apo tès gès) qui est l'indice de la spécialisation de cette notion de session à droite dans le sens de l'Ascension.
« Jusqu'à ce qu'il place tes ennemis sous tes pieds ». Cette citation se trouve dans 1Cor 15, 25 où nous avons explicitement cette notion de victoire sur les puissances – les ennemis étant assimilés aux puissances – avec une citation convergente du Ps 8, 7 : « Placer toutes choses sous ses pieds ». Et cela dans un contexte de royauté. Et cette maîtrise sur les puissances implique la maîtrise sur la pire des puissances pour l'homme, la mort. Autrement dit, le Christ, par sa résurrection, s'était rendu maître de la mort et il était Seigneur à ce titre.
Les premières liaisons fondamentales de la première notion de seigneurie impliquent à la fois une référence au titre de Seigneur, et au fait de sa résurrection.
Verset 3.
« La principauté est avec toi au jour de ta puissance, dans la splendeur de tes saints. Je t'ai engendré du sein avant l'apparition de la lumière. »
« 3Je t'ai engendré du sein avant la parution de la lumière. » Ici se trouve indiquée la filiation.
Il y aurait plusieurs thèmes impliqués par ce verset, qui ont été développé du reste par la littérature chrétienne originelle :
– le thème du "sein de Dieu" (ou du ventre de Dieu), thème très important ;
– le thème de l'antériorité de la naissance du Christ par rapport au monde, ce qui n'est pas sans rappeler certaines expressions de l'Église “qui est avant le soleil et la lune”, etc.
Pour ce qui est de l'étude particulière de ce verset, il serait très intéressant de voir dans la littérature patristique comment il n'est pas nécessairement question de la naissance éternelle du Logos au sens de la Trinité immanente, mais souvent de cette prolation de la Parole qui est antérieure à la création et qui constitue la création.
Par ailleurs, ce texte est aussi appliqué parfois à la naissance virginale, c'est-à-dire à la naissance du Christ à partir du ventre de la Vierge Marie. Et en grec pro eosphorou (ou en latin ante Luciferum) prend le sens de "la nuit" : dans la nuit, avant l'étoile du matin. Mais ce n'est pas cela qui va nous retenir ici.
Parenthèse. Dans la patristique primitive, la génération éternelle du Verbe et sa génération à partir de la Vierge Marie ne sont jamais considérées absolument distinctes l'une de l'autre comme nous le faisons à notre époque. C'est ce qui donne une importance théologique à la virginité de Marie. Il y a une attestation de la divinité du Christ du fait de la naissance à partir de l'Esprit Saint. Autrement dit, le thème de la virginité de Marie est, dans la pensée chrétienne primitive, une occasion d'attester l'origine divine et la filiation divine du Christ. Et c'est sous ce rapport-là précisément qu'elle a une importance. Et la notion de virginité de Marie a d'ailleurs un sens originel constamment lié à des choses de ce genre. Si bien que nos notions modernes de virginité, souvent purement négatives, sont très loin de correspondre à ce qui est impliqué par ce thème. L'étude de ce simple verset dans la littérature patristique sur plusieurs siècles, même du point de vue de la signification de la virginité, est donc extrêmement importante.
Pour ce qui concernent le titre de filiation auquel nous revenons maintenant de manière plus stricte, plus rigoureuse, indépendamment de ces notations circonstancielles, il y aurait référence à faire à Hébreux 1, 5. Mais ce qui est préférentiellement cité ici, c'est le Ps 2, v. 7 : « Tu es mon fils ; aujourd'hui je t'ai engendré. »
Les connotations de cette notion de filiation sont extrêmement nombreuses. La filiation implique l'idée de messianisme, elle est liée à l'idée d'onction. Mais l'onction de l'Esprit et le don du Nom sont la même chose – le don du nom de Seigneur ou de Christ, ou de Fils. Si bien que par là l'idée de génération est très souvent liée à l'idée de résurrection. De ce fait, « Aujourd'hui je t'ai engendré » est très souvent appliqué dans notre littérature canonique au jour de la résurrection.
Il est très important de voir comment l'idée de génération est en soi une idée transcendante par rapport aux différentes applications possibles sur des épisodes déterminés de la vie du Christ.
Pour ce que nous venons de dire, il nous faut provoquer ici à la référence fondamentale, Actes 13, 33. C'est un discours de Paul où il s'est explicitement, non pas le Ps 110, mais le Ps 2 qui est équivalent au Ps 110 :
« Nous vous annonçons une bonne nouvelle : Dieu a pleinement accompli sa promesse faite aux pères, pour nous les enfants quand il a ressuscité Jésus comme il est écrit dans le psaume 2 : “Tu es mon fils, moi aujourd'hui je t'ai engendré” » (Ac 13, 32-33)
Et ceci est très important pour dégager le sens de l'aujourd'hui ou du "jour", qui n'est pas un de nos jours, qui est le Jour du Seigneur, qui a une certaine transcendance par rapport à ce que nous appelons les jours.
De même on peut provoquer ici à Rm 1, 4 : « Son Fils est devenu de la semence de David selon la chair, et a été prédéfini Fils de Dieu en puissance de par la résurrection des morts ». Vous savez bien toutes les erreurs possibles qui sont de penser que Paul a dans l'idée que le Christ était auparavant un homme et puis qu'il est devenu Fils de Dieu au jour de sa résurrection. Nous savons par ailleurs que cela ne coïncide pas du tout avec la visée générale, avec le contexte. Ce qui est important c'est que nous voyons qu'ici l'idée de génération est portée par le thème préférentiel de la résurrection.
Nous pourrions connumérer ici d'autres emplois de l'expression "mon fils" mise dans la bouche du Père : « Tu es mon Fils » ou « Celui-ci est mon Fils », notamment lors du Baptême au Jourdain et lors de la Transfiguration. En parlant de ces textes, saint Justin cité le Ps 2 : « Celui-ci est mon fils ; aujourd'hui je t'ai engendré. »
Et nous notons que cette notion de filiation, dans les trois épisodes que nous indiquons, est constamment lié à l'idée de la gloire : l'épiphanie de la gloire au Baptême ; l'épiphanie de la gloire sur la montagne de la Transfiguration ; l'épiphanie majeure de la gloire dans la Résurrection du Christ impliquent cette idée de filiation.
Il faudrait encore voir ici la deuxième lettre de Pierre où nous avons une référence évidente à la Transfiguration.
« Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire quand la voix venue de la splendeur magnifique de Dieu lui dit : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu'il m'a plu de choisir”. Et cette voix, nous-mêmes nous l'avons entendue venant du ciel quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. » (2 Pi 1, 17-18).
Verset 4.
« … Tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melkisédeq. »
Ce verset est cité particulièrement par l'épître aux Hébreux : He 5,10 et 6,20.
Ceci sera repris en particulier par saint Justin. Voici un exemple l'argumentation de ce dernier, qui nous aidera à passer ensuite rapidement à nos réflexions sur cet ensemble.
Dialogue avec Tryphon, chapitre 33 où il parle aux juifs.
« Je n'ignore point que vous ne craignez pas d'expliquer ce psaume en disant qu'il se rapporte au roi Ézéchias et non au Messie – là nous avons un écho d'une discussion entre juifs et chrétiens sur la signification du Ps 110 – mais vous vous trompez, je peux vous le montrer de suite par les expressions mêmes. “Le seigneur a juré, il ne se repentira pas : tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melkisédeq”. Qu'Ézéchias ne fût pas prêtre, qu'il ne fût pas davantage prêtre éternel de Dieu, pas même vous n'oseriez y contredire. Les mots eux-mêmes indiquent bien que le psaume se rapporte à Jésus, mais vos yeux sont bouchés et vos cœurs endurcis. Suivant l'expression : “le Seigneur a juré, il ne se repentira pas, tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melkisédeq”, Dieu a juré qu'à cause de votre incrédulité, celui-là serait grand prêtre selon l'ordre de Melkisédeq, c'est-à-dire que, de même que Melkisédeq comme l'écrit Moïse, a été prêtre du Très Haut, qu'il a été prêtre des incirconcis, qu'il a béni Abraham circoncis qui lui apportait des dîmes, de même Dieu déclarait que celui qui est appelé par l'Esprit Saint son prêtre éternel, et aussi Seigneur, serait le prêtre des incirconcis et que les circoncis qui viendraient vers lui c'est-à-dire qui croiraient en lui et lui demanderaient sa bénédiction, eux aussi il les recevra et les bénira. Il sera d'abord un homme abaissé, ensuite il sera élevé. La fin du psaume le montre : “Il boira au torrent sur sa route, puis c'est pourquoi il lèvera la tête”… »
Ce qu'il nous faut remarquer ici, dans le cadre de cette polémique, c'est d'abord une attribution à Ézéchias dans une certaine tradition juive, et puis l'utilisation polémique qui est faite par Justin ici, notamment à propos de la circoncision. Cela est bien fait sur la base de ce que vous lisez dans l'épître aux Hébreux où, en effet, Paul montre la supériorité de Melkisédeq sur Abraham en ce sens qu'Abraham lui présente la dîme. Voilà un signe. Seulement en fait, Abraham n'était pas encore circoncis au moment de cet épisode, si bien que nous avons ici une argumentation qui peut être partiellement contestée (nous disons bien celle de Justin et non celle de l'auteur de l'épître aux Hébreux).
De toute façon nous vous conseillons fortement de lire avec attention l'ensemble du texte de cette épître. Nous nous posons des questions sur son sens, mais cela ne remplace pas la lecture.
Voici maintenant quelques réflexions sur ce que nous venons de marquer à propos du Ps 110.
Le texte de Justin comporte ce qu'on appellera l'argument de prophétie ; c'est-à-dire la référence à ces textes anciens est faite en ce sens : voyez, cela a été prédit, donc cela est vrai. Nous avons affaire à un argument. Et d'ailleurs, ce qui est très drôle c'est que parfois saint Justin se sert d'un texte glosé par les chrétiens pour prouver : de bonne fois il accuse les juifs d'avoir falsifié le texte, alors qu'en général ils ont littéralement raison dans ce domaine - mais voyez comment s'insinue certaines problématiques !
Dans l'épître aux Hébreux, nous avons déjà aussi une utilisation de cette lecture du Ps 110 au sens christologique. Cette utilisation n'est pas proprement polémique avec le judaïsme, mais on pourrait dire "paraclétique", c'est-à-dire que selon un des sens du mot paraclèse, elle console en montrant, à l'aide de ces textes, que nous avons plus et mieux en Jésus que nous n'avons sous l'ancienne Alliance.
Cependant ce qui nous intéresse ici, ce n'est ni l'utilisation polémique ou apologétique de saint Justin, ni l'utilisation paraclétique de l'épître aux Hébreux, mais l'usage spontané du Ps 110 dans l'Église, antérieur à ces utilisations. C'est l'expression du Christ dans le témoignage du psaume tel qu'il est spontanément entendu par la première génération chrétienne. Nous sommes fondés ici à conjecturer cette utilisation précisément de par la multiplicité des références dont nous venons de donner un échantillonnage. Ce qui est important pour nous, c'est de voir que c'est là le discours sur le Christ. Et d'ailleurs, comme c'est un texte vétérotestamentaire, c'est pour les premiers chrétiens "le discours de Dieu sur le Christ". C'est l'évangile, ce que Dieu dit du Christ par l'Esprit Saint, et ceci bien avant les narrations épisodiques des évangiles.
Et d'autres part, ce discours n'est pas originellement un discours purement dissertant, c'est un discours "chanté", car c'est précisément un psaume. L'Esprit répandu dans la communauté primitive accorde l'âme chrétienne originelle à la parole de Dieu. Il l'accorde à ce qu'elle reconnaît comme Parole de Dieu s'exprimant dans le psaume. Ceci est évidemment à mettre en rapport avec notre étude sur le discours chrétien originel.
ANNEXE : traductions du Psaume
Ps 109 dans la Septante grecque
1 Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis l'escabeau de tes pieds.
2 Le Seigneur t'enverra de Sion le sceptre de ta puissance ; règne au milieu de tes ennemis.
3 La souveraineté est avec toi au jour de ta puissance, parmi les splendeurs de tes saints. Je t'ai engendré de mes entrailles, avant l'étoile du matin.
4 Le Seigneur l'a juré, et il ne s'en repentira pas : tu es le prêtre éternel, selon l'ordre de Melchisédech.
5 Le Seigneur est à ta droite ; il a écrasé les rois le jour de sa colère.
6 Il jugera au milieu des nations ; il les remplira de ruines ; il brisera sur la terre la tête d'une grande multitude.
7 Il boira sur son chemin l'eau du torrent, et, à cause de cela, il relèvera sa tête.
Ps 110. Dixit Dominus Domino meo
1 Le Seigneur a dit à mon Seigneur
Assieds-toi à ma droite
Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis un escabeau pour tes pieds.
2 Le Seigneur enverra le sceptre de ta puissance depuis Sion.
Domine au milieu de tes ennemis.
3 Qu’avec toi soit le pouvoir le jour de ta puissance,
Dans les splendeurs des hommes de la vraie foi.
De mon ventre dès l’aurore je t’ai engendré.
4 Le Seigneur l’a juré et ne s’en repentira pas :
Tu es prêtre pour l’éternité
Selon le modèle de Melchisédech.
5 Le Seigneur est à ta droite ;
Il a brisé les rois le jour de sa colère.
6 Il jugera les nations ;
Il [les] remplira de ruines,
Il fracassera les têtes sur la terre de beaucoup.
7 A l’eau du torrent sur le chemin il boira ;
A cause de cela il lèvera la tête
[1] Traduction de Philippe Bobichon, Fribourg 2003. Dans une note P. Bobichon précise que les trois premiers versets du psaume 110 (109) sont mentionnés plusieurs fois par saint Justin. Pour le Dialogue avec Tryphon c'est en 36, 5 ; 56, 14 ; 83, 1-3 ; 127, 5.