Jn 4,35-38. Regards, temps et espaces
Alors que la Samaritaine est partie à la ville, Jésus propose aux disciples de changer leur regard : « Levez les yeux ». Il y a donc une vue courte (une vue basse) et une vue d'en haut. Jésus avait dit à Nicodème qu'il faut naître d'en haut, mais naître d'en haut c'est aussi voir d'en haut. "Lever les yeux" supprime une méprise.
Celui qui entend la parole qui donne de voir (Levez les yeux) est déjà dans la proximité de l'eschaton et de l'accomplissement, il a un regard qui voit toutes choses dans la lumière de l'eschaton, dans l'espace de l'eschaton. Et c'est cet espace (dont la qualité est la joie) qui est en question dans le texte de Jean 4.
Le commentaire mis ici est réalisé à partir de plusieurs interventions de Jean-Marie Martin à qui est dédié le présent blog. Pour le contexte on pourra voir d'autres messages de J-M Martin : La rencontre avec la Samaritaine, Jn 4, 3-42, texte de base et Jn 4, 5-42. Jésus et la Samaritaine : la rencontre de Dieu et de l'humanité ;
Jn 4,35-38. Regards, temps et espaces
Par Jean-Marie MARTIN
Dans le chapitre 4 de Jean, celui de la Samaritaine, je vais considérer les versets 35-38 qui ont immédiatement rapport avec la question du temps.
La Samaritaine est partie à la ville dire aux gens : « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait » (v. 29), donc elle s'est absentée. Les disciples qui étaient partis acheter des provisions, reviennent s'occuper de ce qui est matériel.
Vous savez que le disciple a trois tâches : il entend, il marche avec, et il pourvoit aux soins du maître et de ses condisciples. Un disciple c'est autre chose qu'un élève ou qu'un auditeur de conférence. C'est une structure "d'être avec" qui n'a pas son égal dans notre culture.
Donc les disciples reviennent et entament un dialogue avant que la Samaritaine ne revienne avec les gens de la ville. C'est un chapitre qui est construit avec une rigueur, un soin merveilleux. Je prends le moment de leur conversation qui commence au verset 35.
« 35Ne dites-vous pas : "Encore un quadrimestre et vient la moisson" ? Voici que je vous dis : "Levez vos yeux et contemplez les champs, ils sont blonds, prêts déjà pour la moisson. – Il y a une différence d'un quadrimestre entre le regard du Christ et celui des disciples. Celui qui a les yeux levés voit que c'est maintenant la moisson, c'est très important pour la conception johannique du temps. Et Jésus poursuit : – 36Le moissonneur reçoit salaire, rassemble le fruit pour la vie éternelle en sorte que le semeur se réjouisse en même temps que le moissonneur, 37car en ceci la parole est vraie : "autre le semeur, autre le moissonneur". 38Je vous ai envoyés moissonner là où vous ne vous êtes pas fatigués, d'autres se sont fatigués et vous, vous êtes entrés dans leur champ. »
Voilà un passage à première lecture énigmatique si on veut prendre le temps de s'étonner, mais qui concerne éminemment la question du temps par la question de la saison.
● Les saisons. Semaille et moisson.
"Les saisons" c'est une autre façon de parler du temps. Les computs des saisons sont différents suivant les cultures. La base du comput c'est deux ; il y a des cultures qui en comptent trois, et nous, nous en comptons quatre.
Le mot "saison" ne dit pas simplement une durée de temps, mais une qualité de temps. Quand je dis "l'été", je peux, si je parle à un citadin, évoquer la plage, la vacance, le soleil, autant de choses que n'évoque pas le mot "hiver".
Pour un paysan la saison c'est la saison des moissons ou c'est la saison des semailles.
Savez-vous quelle est l'étymologie du mot saison ? Il vient du latin "sationem", accusatif de satio = semaille, action de planter. Les saisons ont pris leur nom d'une des saisons qui est celle de la semaille, et qui est sans doute, dans certains computs, la première des saisons, car beaucoup d'années commencent en automne.
Dans notre texte on a essentiellement le rapport semaille / moisson (et aussi semeur / moissonneur), autrement dit semence / fruit. Mais ce n'est pas un exemple parmi d'autres, c'est structurel dans la pensée de nos textes néotestamentaires.
La semaille et la moisson c'est la même chose, mais c'est la même chose dans une différence : différence de l'état séminal et de l'état achevé (accompli) de cette chose. Comme du reste, pour la même raison, l'Ancien Testament et le Nouveau Testament, c'est la même chose, avec cette différence que tout le Nouveau Testament est séminalement dans l'Ancien, et que l'Ancien est sur mode manifesté et accompli dans le Nouveau.
● La moisson qui se voit avec d'autres yeux.
« Vous dites “encore un quadrimestre et vient la moisson”. » La semence de blé est supposée rester huit mois sous terre, c'est-à-dire que nous sommes ici dans une vision ternaire : il y a la semaille (la latence étant comprise dedans), puis la croissance, et enfin la moisson.
Voici que je vous dis : "Levez les yeux… – Nous avons donc un décalage entre ce que disent les disciples et ce que dit Jésus : « vous dites que c'est dans quatre mois, moi je vous dis “regardez mieux” », il le dit sous la forme « Levez les yeux ». L'expression « lever les yeux » se trouve quatre fois chez saint Jean. Elle a des sens divers, significatifs, importants[1].
Ici il y a la vue banale pour voir la moisson, mais Jésus parle d'une moisson qui se voit avec d'autres yeux : Levez les yeux, contemplez les champs, ils sont blancs, prêts déjà pour la moisson – la moisson c'est ce qui est en train de se préparer, c'est lorsque reviendront toutes les semences que la Samaritaine a déposées par ses paroles chez les gens de la ville. En effet « les champs sont blancs » c'est-à-dire que les gens sont prêts pour.
● Mais quel est le fruit en question ?
« 36Le moissonneur reçoit son salaire, il ramasse le fruit en vie éternelle. »
Chez saint Jean, certains récits s'apparentent à ce qu'on appelle des paraboles. Une parabole dirait par exemple que le moissonneur ramasse le produit de la semence, et donnerait ensuite le sens de cette parabole, à savoir que celui qui porte la parole en tire le fruit. Mais ici on passe directement de l'un à l'autre. Autrement dit le vocabulaire travaille directement le texte. En effet ce n'est pas une comparaison du genre : de même qu'il y a un rapport entre semence et fruit, de même il y a un rapport entre prédicateur et foi. Non.
Le semeur « ramasse en vie éternelle » c'est-à-dire que le fruit en question c'est la vie éternelle.
● Mêmeté du semeur et du moissonneur
« En sorte que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble (homou) », homou étant un adverbe de temps qui signifie ensemble, simultanément. Le semeur et le moissonneur sont là simultanément, et je ne dis pas « en même temps » car ce n'est pas tout à fait la même chose dans le cas qui nous occupe ici. Il s'agit précisément des "maintenant" qui ne sont pas de même nature. On a aussi cela dans l'énigme de Jn 16, 16[2] : « vous ne me constatez plus et vous commencez à me voir » annonce Jésus, mais ce n'est pas "d'abord… et ensuite…" ; ce qui est visé, c'est le point simultané !
Le rapport aux choses dernières est traité toujours dans le rapport semence / moisson et ici semeur / moissonneur. Celui qui entend la parole, la parole qui donne de voir (« Levez les yeux ») est déjà dans la proximité de l'eschaton et de l'accomplissement, il a un regard qui voit toutes choses dans la lumière de l'eschaton, dans l'espace de l'eschaton. Et c'est cet espace qui est en question ici dans notre texte.
Le semeur et le moissonneur ne sont pas “en même temps”, ils sont homou (simultanément), comme la semence et le fruit. Nous ne faisons ici que pointer un lieu digne d'être médité. La vue haute donne de voir la simultanéité ultime du moment séminal et du moment de la fructification, autrement dit l'unité.
Parenthèse. Pour la lecture d'un texte il y a aussi les deux regards. On peut lire ce texte pour entendre ce qu'il a l'air de donner à notre vue basse, c'est-à-dire on peut conjecturer la factualité, ce qui est emprunté à l'Ancien Testament comme formulation, ce que dit un geste, une heure, un chiffre, un temps, une attitude parce qu'elle serait factuellement comme cela ; on peut se poser ces questions, c'est encore la vue basse. « Lever les yeux » c'est lire le texte dans la "volonté du texte". Or la volonté du texte est annoncée au moins à deux reprises dans l'évangile de Jean : « Ce texte est écrit pour que vous l'entendiez et que du fait de l'entendre vous viviez »[3]. Tant que je n'entends pas ce texte comme une parole qui me donne ici et maintenant de vivre, en fait je ne suis pas dans l'écoute du texte. Je suis ailleurs, je me pose des questions à propos du texte, j'essaye de…, je ne suis pas dans l'écoute que le texte veut. Je parle ici de la volonté du texte, c'est une expression qui peut paraître étrange. Il faut apprendre que la volonté signifie l'essence secrète de la chose, et l'essence secrète du texte est accomplie quand je l'entends de telle sorte que je vive. Mais nous ne savons pas véritablement ce que veut dire "vivre".
● La joie comme qualité de leur lieu de rencontre.
Le semeur se réjouit ensemble avec le moissonneur, et la qualité de leur lieu de rencontre c'est la joie. Cette joie est la qualité d'espace de ce qui les rassemble, la qualité d'espacement, de la proximité qu'ils ont entre eux.
Le mot "espace" demande à être entendu profond, et pas selon l'imaginaire géométrique[4]. L'espace c'est essentiellement la proximité et l'éloignement, c'est essentiellement le prochain. Vous pourriez appeler ça la relation, ce ne serait pas forcément mal dit, parce qu'on peut aussi ré-férer, se porter (latum, la racine du mot relation, est le supin du verbe ferre qui signifie "porter" en latin, c'est de la même racine), donc ce qui constitue essentiellement l'espace c'est la dif-férence, se porter de part et d'autre. L'essence de la distance ne se mesure pas au mètre gradué. La distance c'est la proximité, et la proximité se pense à partir de ce que nous appelons le prochain. C'est tout à l'envers par rapport à notre usage.
● Ils sont "le même" parce que "autre et autre".
Ici nous avons le semeur et le moissonneur, dans une qualité de proximité qui s'appelle "la joie". La joie est toujours un thème eschatologique, le thème de ce qui se voit à partir de l'accomplissement, qui voit l'accomplissement même en regardant la semence.
En effet semeur et moissonneur sont le même parce qu'ils sont autres « car en ceci la parole est vraie : "autre le semeur, autre le moissonneur". » Ils sont donc le même parce qu'ils sont autre et autre. Eh bien oui, il n'y a pas de même sans autre. Pour être "même", il faut être deux, il faut être autre et autre. L'altérité est un mode constitutif de la mêmeté.
Ceci est très important, car cela appartient à des réflexions fondamentales qu'il faut avoir à propos du temps, de l'avant et de l'après, de l'ancien et du nouveau. Qu'est-ce que la mêmeté ? La mêmeté n'est pas la pareilleté, n'est pas non plus exactement l'identité, n'est pas simplement la similitude, autant de mots que nous confondons allègrement. Le semeur et le moissonneur sont "le même" comme la semence et le fruit sont "le même" avec une différence, qi est la différence entre l'état séminal et l'état achevé (accompli).
Il y a beaucoup de dualités qui ne sont pas de l'ordre de la mêmeté, par exemple il y a des contraires, mais les contraires sont déjà proches. Et il y a plus éloigné que les contraires : deux mots qui n'ont rien à se dire, comme un oiseau de paradis et une chanson du paradis…
● Quelle est cette fatigue mentionnée au chapitre 4 ?
« 38Je vous ai envoyés moissonner là où vous ne vous êtes pas fatigués, d'autres se sont fatigués et vous vous êtes entrés dans leur champ" – Le semeur, c'est celui qui souffre, celui qui travaille, qui se fatigue. La fatigue du chemin, la fatigue du Christ est un thème important, dans la Samaritaine : « il est fatigué, il s'assied. »
Le verbe "fatiguer" ne se trouve que deux fois dans le texte du chapitre 4, une fois au début (v. 6) et ici à la fin du récit. Autrement dit, saint Jean fait un rappel. Le début du texte répond à la fin, ou la fin répond au début, sous la modalité de la semaille et sous la modalité de la moisson, donc de l'accomplissement.
La fatigue, ici, c'est la Passion. En effet, il est dit au début du chapitre que c'est la "sixième heure", c'est-à-dire le commencement de la Passion du Christ (cf. Jn 19, 14).
La fatigue est le pâtir christique, le pâtir de Dieu, le moment où la joie est occultée, où tout est sous forme de semence, c'est le moment de la soif. À la fin du récit, la Samaritaine revient avec toute la ville, c'est le moment de la moisson
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Extrait d'une autre intervention à St-Bernard de Montparnasse
Décembre 2007, année où J-M Martin avait pris pour thème le Temps johannique
Saint Jean a le souci de mettre en cause notre mode d'être au temps. « Ne dites-vous pas encore un quadrimestre et vient la moisson ? Moi je vous dis, levez les yeux et contemplez les champs, ils sont blonds, prêts pour la moisson » (Jn 4, 35). Il y a deux regards : il y a le regard courant qui dit « encore un quadrimestre et c'est la moisson » ; et « Levez les yeux – il y a donc une vue haute – c'est maintenant ». Dans un premier temps on pensera qu'il y a une vue erronée et une vue pertinente, que la moisson est en train de venir et qu'elle n'est pas là. Cependant, ce n'est peut-être pas ça la différence parce que nous avons à l'oreille la phrase répétée très souvent : « L'heure vient et c'est maintenant ». Donc "elle vient". Et vous savez que le mot que nous traduisons par "futur", en grec c'est ta erkhoména, "les choses qui viennent".
Quelle est l'identité indiquée par "c'est maintenant" ? Pour l'instant nous ne savons pas, mais cela ouvre la question de ce qu'il faut bien appeler provisoirement deux points de vue : d'un point de vue on est dans un délai de quatre mois à venir, et d'un autre point de vue c'est maintenant, les champs sont blonds prêts pour la moisson.
Que signifie la notion de point de vue, de point d'où voir ? Ceci est peut-être là pour nous indiquer qu'il y a un regard sur le temps qui relève de notre natif et qu'il y a un autre regard. Seulement il ne faut pas entendre les "points de vue" comme des dispositions aléatoires. Les points de vue sont des sites fondamentaux : on voit selon le site dans lequel on est.
Évidemment ceci me fait penser à une phrase qui se trouve dans mon petit texte qui s'appelle l'Apophasis Mégalé (La grande Révélation)[5]. (…)
La phrase de ce texte que je retiendrai d'abord c'est celle-ci : « Moi et toi, un ; avant moi, toi ; ce [qui vient] après toi, moi » (17, 3). Voilà une belle énigme ! Ça fait longtemps que je médite cette phrase, presque tous les jours depuis 50 ans !
Il y a de magnifiques sentences dans ce petit texte. En voici une autre : « Le petit deviendra grand » (14). Ça, on est sûr que ça appartient au texte parce que, quand celui qui rapporte ces fragments se charge de les commenter, ça brouille tout, mais parfois il précise que c'est bien le texte[6].
Ce qui est intéressant dans la première formule que j'ai citée, c'est qu'il y a la question de l'unité et de la dualité : la question de l'unité est d'abord traitée en rapport de je et tu, une chose qui nous intéresse depuis toujours, et ici dans le texte je et tu sont dans un rapport d'avant et après : avant moi, toi ; après toi, moi. Alors n'allez pas penser que nous sommes une seule chose : avant moi c'était toi, mais maintenant c'est moi qui prends la place ! Non.
Alors là je pense que c'est un mot sur quoi nous reviendrons, d'autant plus qu'un peu plus loin, le texte dit qu'ils sont deux pour ceux d'en bas mais un pour ceux d'en haut (18, 6). Donc là aussi il y a deux vues – ils sont mis au pluriel, mais peu importe – : il y a une vue d'en haut et une vue d'en bas. La vue d'en haut voit un et la vue d'en bas voit deux. En un certain sens ces deux vues sont justifiées parce que la véritable unité, encore une fois, n'est pas la solitude. Ça correspond dans ce petit texte à la répartition du ciel et de la terre, le haut et le bas, la vue d'en haut et la vue d'en bas. Autrement dit, ça n'est pas nécessairement la répartition d'entre une vue falsifiée et une vue correcte, mais c'est encore autre chose. En effet la notion de falsification est ici très importante. Nous avons abondamment dit que notre mode d'être à "je" et par suite à "tu" est nativement dans une certaine falsification, c'est-à-dire l'humanité est dans une situation de déchirement, les hommes sont les dieskorpismena (les déchirés, cf. Jn 11,52[7]). L'unité est toujours en rapport à la fois avec le deux, mais aussi avec les multiples et l'Un.
Et il ne serait pas étonnant que si les pronoms personnels sont touchés par la falsification, la temporalité aussi soit touchée par la falsification.
[1] « Quand est-ce que Jésus lève les yeux en saint Jean ? Au chapitre 11 avant la résurrection de Lazare, au début du chapitre 17 et au début de la multiplication des pains (Jn 6). Dans les deux premiers cas Jésus lève les yeux pour la prière, c'est-à-dire pour dire son rapport au Père de la façon la plus explicite. Au chapitre 6 il lève les yeux sur l'humanité. L'important, dans les deux cas (résurrection de Lazare et Jn 17), c'est sa relation au Père, c'est le parcours de son rapport au Père ; et en Jn 6 c'est son rapport à l'humanité. » (D'après la session Le Pain et la parole, chapitre 2 : Jn 6, 1-14, la multiplication des pains, 1ère partie, 3) Lire grand.)
[3] « Toutes ces choses ont été écrites pour que vous croyiez que Jésus est le Christos, le Fils de Dieu et que, en croyant (du fait d'entendre), vous ayez vie dans son Nom » (Jn 20, 31) ; « … pour que tout homme qui croit en lui ait vie éternelle » (Jn 3, 15).
[4] J-M Martin médite souvent sur l'espace, par exemple : Approches de l'espace christique : L'espace en musique, peinture et poésie.
[6] « Il est une image, l'Esprit qui planait sur les eaux…. S'il arrive à être une image parfaite, cet Esprit, partant d'un point indivisible comme il est écrit dans l'Apophasis, de petit qu'il était deviendra grand (to mikron méga génêsétai) » (fragment VII bis, § 14 de Siouville)
[7] « Caïphe… étant grand prêtre de cette année-là, prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation, mais non pour la nation seulement, mais en sorte que les enfants de Dieu dispersés (ta dieskorpisména : les déchirés) il les rassemble (sunagagê) pour être un. » (Jn 11, 51-52)