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La christité
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  • Ce blog contient les conférences et sessions animées par Jean-Marie Martin. Prêtre, théologien et philosophe, il connaît en profondeur les œuvres de saint Jean, de saint Paul et des gnostiques chrétiens du IIe siècle qu’il a passé sa vie à méditer.
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5 mai 2024

Éclairer le discours chrétien originel par le discours poétique, exemple de "Voie lactée…" d'Apollinaire

Non seulement le discours poétique dit quelque chose sur quelque chose ; mais il "fait" quelque chose. C'est un discours qui sort d'une bouche, qui s'adresse à une oreille, et qui vise à être événement pour celui qui l'entend. Le discours chrétien originel lui-même n'est pas dissertation sur Dieu, il est événement avant d'être discours sur un événement.

C'est entre autres ce que disait Jean-Marie Martin en 1968 à ses étudiants en théologie à l'Institut catholique de Paris. Cette année-là il a commencé par réfléchir à partir d'une strophe de la chanson du Mal-Aimé, de Guillaume Apollinaire.

À la fin, J-M Martin suggère à ses auditeurs de lire "La parole poétique et le chrétien", un texte de Karl Rahner qui converge avec ce qu'il dit de la parole poétique et de la parole chrétienne originelle. Ce texte se trouve dans le tome 9 des Écrits théologiques qui venait de paraître (on était en 1968). D'où un prochain message du blog qui donnera un résumé de ce texte ainsi que d'un autre texte de Karl Rahner intitulé "Prêtre et poète.

 

 

 

 

 

Le discours poétique à partir "Voie lactée…"

Convergences avec la parole biblique

 

 

Pour nous préparer à l'étude de la sacramentalité, nous allons proposer une étude d'un discours profane qui présente certaines analogies avec le discours chrétien originel.

 

Nous avons choisi un texte qui n'a rien de théologique, une strophe de la chanson du Mal-Aimé, de Guillaume Apollinaire qui se trouve dans le recueil Alcools.

 

Voie lactée, ô sœur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Canaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

Il s'agit pour nous d'entrer dans ce discours. Pour cela nous allons grouper nos réflexions de façon très arbitraire selon un certain nombre de points.

 

D'abord une toute petite explication syntaxique, en particulier pour le quatrième vers. Évidemment il ne s'agit pas de nageurs morts. Ici, "morts" signifie équivalemment : lorsque nous serons morts, étant morts… Lorsque nous serons morts, est-ce que nous suivrons en tant que nageurs (à la nage) et en ahanant[1], ton cours ?

Nous vous signalons en particulier que dans la diction, il ne faut pas dire "nageurs morts", mais "nageurs, / morts suivrons-nous…" Ce qui est spécialement difficile d'interprétation à la mesure où Apollinaire a introduit cette singularité de ne mettre aucune ponctuation dans tout son discours poétique.

 

1°) Premier groupe de remarques : la recherche de l'image-mère

 

Après cette petite explication syntaxique, ce qu'il faut faire, c'est rechercher quelle est l'image-mère. Il y a en effet une image-mère, comme disait Bachelard, qui fait l'unité de tout ce discours.

Nous verrons que cette unité ne se tire pas uniquement du rapprochement syntaxique ou logique, mais d'une certaine consanguinité entre les images évoquées. Cette consanguinité ou cette affinité, c'est elle qui fait l'unité profonde du poème.

(Nous parlons ici de "l'image-mère" parce que c'est un langage reconnu. Nous pourrions parler aussi d'une image aînée ou d'une sœur aînée, à la mesure où le poète lui-même considère que l'affinité qui existe entre ces différentes évocations s'exprime par le mot "sœur" : la Voie lactée est la sœur des ruisseaux de Canaan.)

Pour détecter cette image-mère, il faut que nous vous signalions une petite référence, que vous pouvez considérer d'ordre culturel : « les blancs ruisseaux de Canaan » est une expression qui fait allusion à la phrase biblique qui décrit la Terre promise comme « la terre où coulent le lait et le miel » (Nombres 14, 8).

Ceci par ailleurs nous aide à comprendre la relation germaine, c'est-à-dire de sœur, qui est mise entre les ruisseaux de Canaan et la Voie lactée (le lait) si bien que finalement nous nous acheminons à découvrir, à saisir que cette image fondamentale du lait fait l'unité de ce poème sous son double aspect de liquide et de blanc.

– Pour ce qui est de liquide ou de fluant, nous avons également cette notion de "voie". D'autre part, nous avons cette idée de nage qui implique celle de rivière et qui est impliquée dans celle de "ruisseaux" en particulier et de "cours vers".

– Par ailleurs l'idée de blancheur est impliquée par le terme de "lactée", par le mot "blancs" (les blancs ruisseaux, les corps blancs) et aussi par le mot de "lumineuse" qui est une variante de cette idée fondamentale de blancheur. (On pourrait penser que cette luminosité fait plutôt penser au miel : « la terre où coule le lait et le miel », d'autant plus qu'il existe un autre poème dans le même recueil d'Apollinaire, Alcools, qui dit "lune mellifluente".)

D'autre part, on peut considérer que ce terme de "lumineuse" a également une fonction syntaxique, c'est-à-dire que sœur signifie "comme", c'est-à-dire qu'il y a une similitude entre ruisseaux et Voie lactée : la Voie lactée est comme les ruisseaux, mais transposée dans le domaine de la lumière ; sœur, sur mode lumineux, des blancs ruisseaux de Canaan.

Ce qui est important ici, c'est de percevoir que ce discours provoque ou suscite le réveil d'une image archétypale, d'une image fondamentale, qui est en nous. Nous dirions même que dans le cas présent, il s'agit d'une image qui relève d'une expérience vraiment très ancienne, très fondamentale.

 

2°) Deuxième groupe de remarques : l'intérieur se reconnaît dans l'extérieur / le supérieur sourdement perçu se reconnaît dans l'expression de l'inférieur.

 

Pour ce qui est du troisième vers, son explication réclamerait encore d'autres détails, mais nous ne pouvons tout voir. Réfléchissons déjà sur cette première acquisition.

Les mots qui sont employés ici n'éludent jamais à leur contenu définitif, c'est-à-dire à leur définition. Il n'y a aucun rapport entre la Voie lactée et l'analyse chimique du lait. Et pourtant cette dénomination de lactée a sa raison d'être. Cette réalité est puisée précisément à travers cette dénomination qui, dans le langage courant, était déjà une œuvre poétique. Mais le poète raffine ici dans l'usage qu'il en fait. Nous n'avons donc en aucune manière ici usage de la définition proprement dite. Regardez chacun des mots employés ici, vous verrez que tous ont pour intérêt d'évoquer autre chose qu'eux-mêmes, autre chose que ce qu'ils évoqueraient dans la prose.

 

D'autre part, il y a ici un type de substantification qui est absolument irréductible à la catégorie logique. La Voie lactée considérée comme quelqu'un à qui l'on parle : « Voie lactée, suivrons-nous ton cours ? » Pourtant le poète ne joue pas, il évoque la Voie lactée et la personnifie.

 

Enfin, nous n'avons pas non plus affaire ici à un discours qui démontre quoi que ce soit. S'il attache l'auditeur, c'est justement parce qu'il a suscité une référence à une expérience émerveillante chez lui, mais non pas du tout parce qu'il aurait démontré quoi que ce soit. D'ailleurs ici, il n'y a pas d'autre autorité que l'autorité de la bouche qui dit le poème. Vous savez que l'autorité du syllogisme, c'est la rectitude de la démonstration, alors que l'autorité du poème, c'est le poète qui dit cela, et précisément cela.

Nous dirigeons en particulier votre attention sur ce fait qu'il y a ici une expérience intérieure qui n'est pas énoncée directement, mais qui est évoquée, et qui se reconnaît dans ces différents vocables. Dans le poème, comme dans le sacrement, c'est l'intérieur qui se reconnaît dans l'extérieur. Nous disions autrefois, dans une analyse technique du symbole, que c'est le supérieur qui explique l'inférieur et non pas vice versa, à la différence du signe qui nous permet de monter de l'inférieur vers le supérieur[2]. Dans la connaissance proprement mystérique ou symbolique, c'est le supérieur sourdement perçu qui se reconnaît dans l'expression de l'inférieur. Et si l'on transpose cette notion de supérieur-inférieur en notion d'extérieur-intérieur – ce qui est une autre forme de symbolisme pour désigner la même chose –, l'intériorité se trouve ici provoquée, mais non pas énoncée pour elle-même, c'est-à-dire qu'elle se trouve dans l'énoncé d'une certaine extériorité relative à elle. Ce point est particulièrement important dans l'étude de la sacramentalité, nous n'y faisons ici qu'une allusion lointaine et analogique.

 

3°) Troisième groupe de remarques. Le langage symbolique est événement

 

Notre connaissance se fait en affirmant, en niant, ou en interrogeant, et dans ce cas c'est entre l'affirmation et la négation. La connaissance négative est un type de connaissance : savoir que cela n'est pas cela, c'est une connaissance, c'est une façon humaine de connaître – façon qui a une importance considérable dans la connaissance de Dieu –. L'interrogation n'est pas seulement une recherche de connaissance, c'est déjà une connaissance par mode interrogatif. Interroger, c'est une façon humaine de connaître.

La logique s'est évidemment occupée de ces formes spontanées de discours humain, mais elle n'a guère considéré la proposition négative qu'en tant qu'elle commande un certain nombre de lois particulières dans le syllogisme. Par exemple : on ne peut pas déduire la même chose d'une proposition négative et d'une proposition affirmative. Il y a toute une série de lois du syllogisme où les caractéristiques de la proposition négative sont étudiées sous ce rapport-là. Pour l'interrogation, la logique a fait attention aussi au syllogisme disjonctif : « telle chose est "ceci ou cela" ; or ce n'est pas ceci, donc c'est cela ». Autrement dit, la logique s'est intéressée de quelque manière à ces formes spontanées de la connaissance humaine, mais précisément à la mesure où elle en avait besoin pour assurer son propre processus, et en particulier le processus syllogistique.

Or dans notre poème nous n'avons pas tant affaire à une délibération avec soi-même, comme c'est le cas dans la proposition alternative, disjonctive. Nous avons affaire à l'interrogation de quelqu'un. Non pas simple délibération avec soi-même, mais interrogation de quelqu'un, qui est ici "la Voie lactée". Pour le poète, la Voie lactée est autant quelqu'un que moi-même ou que lui-même. Mais c'est cette structure d'interrogation qui nous conduit à considérer une caractéristique qui est étrangère au langage logique et qui est essentielle au langage poétique : c'est que le discours logique peut être discours "sur" un événement, mais que le discours poétique "est" événement. Non seulement le discours poétique dit quelque chose sur quelque chose ; mais le discours poétique "fait" quelque chose. C'est un discours qui sort d'une bouche, qui s'adresse à une oreille, et qui vise à être événement pour celui qui l'entend. Nous pourrions ici prendre les exemples plus évidents du discours tragique.

Nous ne parlons pas ici du « Est-ce toi, chère Élise…[3] » parce que là, c'est le type même d'un discours d'exposition à l'usage de l'auditeur. Mais nous parlons de ce discours qui est action sur l'interlocuteur. Pensez par exemple à ce qu'est la parole de Créon dans l'Antigone d'Anouilh. Quel est le sens, la fonction de la parole de Créon qui, par la menace, par la prière, par ironie, puis par la menace encore, et puis par des réflexions désabusées, et puis par la violence, essaie de contraindre l'irréductible petite Antigone. Son discours cherche à faire quelque chose, c'est un discours qui est événement. Dans la vie, beaucoup de nos discours ne sont pas des dissertations, mais sont des événements au titre même où le discours poétique est événement.

 

Ceci est un point également capital à la mesure où nous verrons que le discours chrétien originel n'est pas dissertant, n'est pas dissertation sur Dieu. Le discours chrétien originel et "action de grâces à Dieu". Et même ce qu'il y a d'éventuelle doctrine dans le christianisme se reçoit dans une reconnaissance. Et nous employons ici le double sens du mot "reconnaissance", c'est-à-dire que la vérité se reconnaît dans la reconnaissance exprimée, dans l'eucharistia (dans l'action de grâce). C'est là une attitude absolument fondamentale. Autrement dit, la connaissance chrétienne est événement.

Elle est événement aussi à un autre titre, en ce sens que la profession de foi par exemple n'est pas l'énoncé d'une opinion, mais une chose étonnante qui me transforme, l'action de Dieu en moi. Je ne peux pas faire la moindre profession de foi sans que l'Esprit ne travaille en moi, sans que l'Esprit ne soit en action et en événement en moi. En ce sens très profondément, beaucoup plus profondément que dans la parole simplement poétique qui nous a servi ici de prétexte de réflexion, le discours chrétien est événement avant d'être discours sur un événement.

 

Nous pourrions nous dire ici quelque chose sur fond et forme. Il s'agit de la façon dont on conçoit la poésie. Au XVIIIe siècle français, si vous lisez par exemple l'article "Poésie" dans le dictionnaire philosophique de Voltaire, vous verrez que la poésie est considérée comme "une prose agréable, une prose ornée", c'est-à-dire que tout ce qui est communicable par la poésie peut être intégralement traduit par la prose et vice versa. Seulement à cette fonction utile de langage on joint l'agréable. Joindre l'agréable à l'utile, c'est aussi une définition extrêmement classique.

Le contenu de la poésie est donc considéré comme un contenu de prose qui est exprimé avec des figures de style, avec des ornements, et éventuellement avec l'introduction de certains sentiments. Un peu comme une surface baroque est une surface utile qui a été rendue agréable parce qu'on l'a divisée en certaines formes géométriques : on a mis des colonnes (qui ne portent rien), on a distribué de façon agréable une surface qui était part ailleurs utile. Or cela, c'est l'interprétation de la poésie faite du point de vue de la prose. Et c'est peut-être bien ce que vous faisiez sournoisement tout à l'heure quand nous parlions, puisque, lorsque nous parlions de Voie lactée et de la notion de lait qui est dans la Voie lactée, vous vous disiez intérieurement : « c'est une image ». Et si vous dites « c'est une image », c'est que vous n'êtes pas le poète, car pour le poète il n'y a pas un fond utile et une forme agréable. Légitimement, le rhétoricien systématique essaiera de déceler ce qui, dans un poème, est logiquement vrai et ce qui participe à l'ornementation. Mais ce regard-là n'est pas le regard du poète, cette distinction-là n'existe pas chez le poète. Cette distinction-là ne nous permet pas de pénétrer à l'intérieur de la visée vivante du poète. Lisez par exemple ce que Baudelaire, à plusieurs endroits, dit de la conception de la poésie au XVIIIe siècle et comment il la vitupère.

 

Il en ira de même dans le cas du christianisme. Très rapidement la pensée chrétienne s'interroge sur ce qui, dans les Évangiles, est simple imagerie et sur ce qui est définitivement vrai. C'est par exemple la question que nous posons : est-ce que Satan est une figure de style ou une personne ? Nous ne disons pas ici que cette question soit illégitime. Elle est légitime. Mais ce n'est pas par le biais de ces questions que nous saisirons la visée originelle du discours chrétien. Il faut le prendre dans la bouche du prophète comme il faut prendre le poème dans la bouche du poète.

 

4°) Dernière remarque : interprétations et intellecture.

 

Tout ce que nous avons fait ici par rapport au poème d'Apollinaire, c'est de l'interprétation. Autrement dit, ce n'est rien comparé à l'acte vécu d'intelligence du poème. Intelligence, c'est "intus legere", lire à l'intérieur (d'où ce mot d'intellecture).

Ne croyez pas que l'on approche le sens de poème, non plus que d'un symbole, en l'interprétant. Il faut "l'intellire".

Et sous ce rapport, la notion divulguée aujourd'hui de symbole psychanalytique peut nous induire en erreur à la mesure où ce symbole psychanalytique est essentiellement quelque chose qui cache, qui ment les véritables pulsions ; et l'interprétation est précisément de les retrouver, donc de supprimer cette part occultante du symbole psychanalytique.

Or, dans le poème ou dans le discours chrétien, nous avons affaire à un autre type de symbolisme. Et les tentatives d'interprétation ou de traduction – car c'est la même chose, pour nous en tout cas : nous appelons interprétation la traduction du discours symbolique en un discours d'autre type, donc sa tentative de réduction à un discours d'un autre type – cette interprétation donc, c'est la théologisation dans le cas du christianisme. C'est traduire les images originelles du christianisme dans une doctrine, et peut-être même dans une idéologie, toujours partiellement légitime : la part d'interprétation peut aider, mais ne remplace jamais l'intellecture, c'est-à-dire l'audition de la parole qui est événement pour moi, qui m'interpelle maintenant. Et c'est ainsi qu'aucune interprétation doctrinale de la théologie de saint Paul n'équivaut l'intellecture de la symbologie (ou de la mystérologie) paulinienne du Corps du Christ par exemple. Aucune doctrine sur la théologie de Paul n'égale le fait que je sois interpellé par la parole de Paul, par sa singularité.

Depuis plusieurs années nous avons vaguement conscience de la nécessité pour nous de ne pas construire sur les bases acquises de la théologie, mais de recourir aux sources. Nous en découvrons maintenant la raison profonde et nous découvrons le caractère irréductible, irremplaçable de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu reste de type analogue à la parole (au discours) de type poétique et, à ce titre-là, n'est pas susceptible d'être intégralement traduite ou interprétée.

 

Si vous vouliez des développements, dans la problématique contemporaine, de la question que nous venons de dire, ce qui est soulevé et partiellement résolu d'une certaine façon, c'est le problème de la démythologisation, nous rejoignons ici ce problème. Spontanément aujourd'hui nous sommes constamment intéressés par la part à faire dans la Parole de Dieu entre une imagerie et une doctrine (théologisation), entre une imagerie et la foi nue. Mais pour trouver l'interpellation, il ne faut pas que nous refusions l'image. Elle est dans l'image. Il faut que nous pénétrions l'image. Et ce n'est pas l'exclure, c'est la prendre précisément pour ce qu'elle est. Et c'est ce que nous avons foncièrement à faire ; acquérir une maîtrise de la symbologie chrétienne fondamentale, c'est-à-dire ni la refuser, ni la prendre naïvement, mais la prendre pour ce qu'elle est, l'intellire.

 

Pour le cas où vous trouveriez notre initiative futile, nous allons nous couvrir d'une autorité. Dans le neuvième volume des écrits théologiques du père Karl Rahner, vous trouverez un article : "La parole poétique et le chrétien". Il va sans dire que les réflexions ne se recoupent pas toujours, mais naturellement les préoccupations convergent[4].

 

Peut-être souhaiteriez-vous une courte bibliographie sur le problème du symbole en général, non plus poétique mais du symbole proprement dit, tel qui peut être considéré par le philosophe, par le psychanalyste, par l'historien des religions, par l'herméneute biblique, etc. Peut-être cela pourrait-il vous être utile mais les références que nous pourrions vous donner ne coïncident pas forcément avec ce que nous en pensons.

Pour l'instant, laissez-vous inquiéter. En général, nous discourons spontanément, et faire retour sur la portée de cette activité spontanée, c'est ce à quoi nous vous convions. Cela nous paraît nécessaire pour remettre en question des démarches de pensée qui paraissent évidentes et qui ne le sont pas tant, et par suite pour saisir le schème original et originel de la pensée chrétienne telle qu'elle s'exprime dans la catégorie générale de sacramentalité. Un des contenus essentiels de cette sacramentalité, c'est le Christ sacrement de Dieu, ou image de Dieu invisible.

 

[1] Ahan est une peine qui fatigue le corps, Ahaner c'est fournir un effort physique très pénible où l'être s'essouffle

[3] Dans Esther de Jean Racine.

[4] Voir le message suivant quand il paraîtra

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