Jn 3, 25-36 : Le dernier témoignage de Jean-Baptiste
Le chapitre 3 de Jean commence par la rencontre avec Nicodème. À partir du verset 25 un débat oppose les disciples de Jean-Baptiste à un Judéen, occasion pour Jean-Baptiste de témoigner. De nombreux thèmes interviennent alors dont haut-bas, masculin-féminin… et même la colère de Dieu !
Lors des interventions de Jean-Marie Martin ce texte n'a jamais fait l'objet d'une lecture suivie. C'est donc un commentaire qui vient de plusieurs endroits, en particulier la trame vient du cycle sur le thème Ciel-Terre qui a eu lieu au Forum 104.
Jn 3, 25-36
Le dernier témoignage de Jean-Baptiste
« Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.
Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tout. Celui qui est de la terre est terrestre et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne n’accepte son témoignage. Mais celui qui accepte son témoignage certifie par là que Dieu dit la vérité. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans compter. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire en lui ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. » (Texte de la liturgie)
Nous allons voir que le Baptiste est la voix de la terre, Le fait que le Baptiste soit une voix, c'est dit traditionnellement : « Voix de celui qui crie dans le désert…», citation du prophète Isaïe (40,3). Mais qu'il soit précisément la voix de la terre, il faut aller au verset 31 du chapitre 3 de saint Jean pour l’entendre. Il y a, en effet, après l'épisode de Nicodème, un tout petit passage infiniment précieux parce qu'il donne des clefs de lecture pour ce qui précède, et ce à plusieurs titres.
1) Versets 25-28. Jean-Baptiste reçoit sa fonction du ciel.
« 25Survint donc un débat entre des disciples de Jean (Jean le Baptiste) avec un Judéen au sujet de la purification (au sujet du baptême). 26Ils vinrent vers Jean et ils dirent : "Rabbi, celui qui était avec toi le long du Jourdain, celui pour lequel tu as porté témoignage – le thème du témoignage est fréquemment lié au thème du Baptême – voici que lui, il baptise et que tous viennent vers lui”. 27Jean répondit et dit : “Nul ne peut recevoir sinon ce qui lui est donné du haut du ciel.” » Autrement dit, la fonction du Baptiste est une voix qui lui est donnée du haut du ciel.
28Vous-mêmes vous témoignez de ce que j'ai dit : “Je ne suis pas le Christos, mais j'ai été envoyé au-devant de lui.”
2) Versets 28-30. Le thème époux / épouse.
Le Baptiste se présente comme le témoin, le témoin qui parle à partir de la terre (nous allons le voir au verset 31) parce qu'il lui est donné du ciel de parler à partir de la terre. C'est sa vocation, son appel, qui vient du ciel. Il va se donner un autre titre : il est "l'ami de l'époux".
« 29Celui qui a l'épouse est l'époux – c'est toujours ici en comparaison avec le Christ puisque ses disciples lui demandent de comparer le baptême qu'il faisait et le baptême que Jésus fait – mais l'ami de l'époux – c'est le titre qu'il se donne : "l'ami de l'époux" (le garçon d'honneur). Qu'est-ce que c'est ? – celui qui se tient debout et qui l'écoute– qui n'entre pas dans la chambre nuptiale[1] –, se réjouit de joie à cause de la voix de l'époux. Donc cette joie qui est la mienne est pleinement accomplie. 30Il faut qu'il croisse et que je diminue. » On lui dit : « Il y a beaucoup de gens maintenant qui vont se faire baptiser par Jésus-Christ plutôt que chez toi ? » « Non ! Il faut qu'il croisse et que je diminue. »[2]
Ici on a le thème époux-épouse, thème archiconnu chez Paul, et il se trouve donc explicitement chez saint Jean. Il est placé ici comme principe explicatif de la lecture des Noces de Cana qui précède au chapitre 2, et de la Samaritaine qui suit au chapitre 4.
La symbolique époux / épouse qui recouvre la symbolique ciel / terre est de la structure de l'écriture des Noces de Cana. Lors d'une session on lisait les Noces de Cana, ce sont des noces dans laquelle des gens se marient et où Jésus est invité. Et au moment où on travaillait le texte quelqu'un a dit : « Mais finalement les mariés ne sont peut-être pas ceux qu'on croit ! » Effectivement ce texte médite le mariage du Christos et de l'humanité[3].
De même la Samaritaine, qui est un personnage anonyme puisqu'elle n'a pas de nom propre, est caractérisée dans la symbolique du féminin, et elle désigne une collectivité : en un certain sens ce serait la collectivité des premières communautés chrétiennes de Samarie, mais si on regarde de près le texte, c'est l'humanité dans son entier déploiement : déploiement en nombre et déploiement dans les étapes et dans le temps, depuis la semaille jusqu'à la moisson, thème qui intervient à la fin du récit. La Samaritaine rencontre Jésus au puits, or les patriarches ont tous rencontrés leur épouse au puits, nous avons donc un thème nuptial[4].
Pour qui sait entendre il y a ici un indice pour la lecture johannique. On ne s'attendait pas à ce que Jean-Baptiste parle de cette question dans sa discussion avec ses disciples.
3) Verset 31. Le thème ciel / terre : Jean-Baptiste est la voix de la terre.
Le thème ciel / terre vient ensuite.
« 31Celui qui vient d'en haut– le rapport haut et bas est très important également dans le contexte – est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est de la terre et parle à partir de la terre. » Là, c'est le Baptiste qui continue à se désigner : « Celui qui est de la terre – là il se désigne, lui – parle à partir de la terre » – ce qui amène le principe qu'on parle à partir d'où l'on est. Seulement il vient de dire que nul ne peut recevoir que ce qui lui est donné du ciel : il lui est donné du ciel, d'en haut, de parler à partir de la terre. Ciel et terre, ici, sont distingués, mais pas du tout comme le bon et le mauvais.
Du reste, cela rejoint cette idée qu'il y a terre et ciel nouveaux : « Voici que je fais la terre et le ciel nouveaux » (Ap 21, 1 et 5) Or la terre n'est pas l'égale de la ténèbre. Le couple lumière-ténèbre ne correspond pas au couple ciel-terre, même s'il y a une affinité possible, mais ce n'est pas le sens premier. Que pourrait-on dire pour mettre en rapport ces deux couples : lumière-ténèbre et ciel-terre ? On pourrait dire que lumière nomme le bon rapport du ciel et de la terre, là où ils se parlent, et ténèbre dit le rapport conflictuel du ciel et de la terre. Autrement dit, lumière et ténèbre sont comme des noms de l'intervalle ciel-terre, le bon intervalle et le mauvais intervalle, la bonne façon d'être deux et la mauvaise façon d'être deux. C'est par exemple ce que des Pères de l'Église appelleront la terre céleste. La terre céleste, c'est notre terre, mais en tant qu'elle est en bon rapport avec le principe céleste. Voyez quelle extrême délicatesse il faut pour bien entendre le mot "terre", pour entendre non seulement avec quoi il est couplé, le ciel, mais sur quel mode il est couplé avec le ciel : soit la sponsalité, soit le divorce.
4) Versets 32-33. Le thème du témoignage.
« 32Celui qui a vu et entendu cela témoigne, et son témoignage personne ne le reçoit… » Le Baptiste se situe donc ici comme le témoin, ce qu'il est depuis le début.
Remarquez que dans ce verset le verbe "voir" vient avant le verbe "entendre", c'est contraire à ce que je dis souvent, à savoir que ce qui est premier c'est "entendre", et que "voir" vient ensuite. En fait même dans le texte de la première lettre de Jean auquel nous puisons la priorité de l'entendre sur le voir, nous trouvons l'ordre inverse si nous lisons un peu plus loin : « 1Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé… 3Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons à vous aussi. » C'est l'ordre inverse parce que d'abord on entend, que entendre donne de voir, et que voir s'accomplit en toucher ; mais ce qui va venir ensuite c'est l'évangélisation c'est-à-dire l'annonce ou le témoignage (marturion), alors on repart de la vision pour revenir à l'entendre qui permet le dire. C'est pris à l'envers et il y a une raison. Et c'est la raison que nous avons ici : « ce que nous avons vu et entendu, nous en témoignons ». On est dans l'ordre de l'expérience qui n'est pas dans l'ordre où elle se produit, mais dans l'ordre où elle va se dire, se témoigner, donc c'est le mouvement inverse.
33Celui qui reçoit son témoignage a scellé que le Dieu est vrai – on a ici une expression très étrange : sceller que Dieu est vrai. C'est le verbe esphragizeïn (sphragis, c'est le sceau).
La symbolique du sceau (sphragis) est très importante. C'est un mot très employé au IIe siècle soit du point de vue sacramentaire, soit du point de vue de l'Écriture, soit dans l'Apocalypse où les sceaux scellent le Livre. Il y a un rapport avec la symbolique de ce qui est tenu en caché. Être tenu en caché a une double signification : une signification négative en ce sens que ça n'est pas dévoilé ou bien c'est recouvert, et une signification positive car ce qui est tenu en caché est par là préservé, protégé. Par exemple le toit cache dans l'intimité, le toit protège. De même la semence en tant qu'elle est semence semée est protégée. C'est la pensée du rapport entre ce qui est protégé, qui demeure, et ce qui vient : demeurer et venir, deux mots qui sont essentiels à nouveau pour dire ces choses.
5) Versets 34-35. Les rapports Père-Fils et un-multiples.
« 34En effet celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu – la parole du ciel est parole de Dieu – car il donne le pneuma (l'esprit, le souffle) sans mesure.» Le mot sans mesure veut dire "abondamment". Le pneuma est donné abondamment. En général, la mesure est plutôt prise en bonne part, c'est le bien mesuré, le bien ajusté, par opposition au démesuré, mais ici le "sans mesure signifie le surabondant". Nous sommes dans une thématique de ce qui surabonde et cette surabondance est de l'ordre de la gratuité, ce n'est pas "ce que doit", c'est au-delà de "ce que doit". Ainsi l'éminence du don c'est le par-don.
Nous sommes toujours dans la thématique du Baptême où le Christ reçoit le pneuma (l'Esprit) dans sa totalité pour le répandre.
35Le Père aime le Fils – nous sommes toujours dans le Baptême (« Tu es mon Fils bien-aimé ») car la thématique du Baptême est la thématique fondamentale – et il lui a donné la totalité dans sa main – Voilà une autre expression que nous rencontrons ici et qui a trait au thème de l'un et des multiples. Ceux qui sont appelés les tekna, vous savez aussi les fragments, les sarments, les brebis – tous les noms des multiples –, sont appelés aussi tout simplement panta, tous, et, au neutre pluriel, la totalité. "Dans sa main" : le Christ, parfois, est appelé la main du Père, donc il a en lui la totalité, ou le Christ a la totalité de l'humanité dans la main. Alors, ce thème "dans sa main" est un thème très important[5]. Il est lié à un autre sous thème qui n'intervient pas à tous les coups : « 9Mais de tous ceux que tu m'as donnés, je n'ai perdu aucun » (Jn 18), donc, sauvés de la perdition et tenus dans, main-tenus et main-tenant.
6) Verset 36. Les deux espaces.
Ensuite on a : « 36Qui croit dans le Fils a vie éternelle – il ne s'agit pas de "celui qui a la bonne opinion" mais de "celui qui entend", qui est "dans la zone de l'écoute" ; celui-là donc a vie éternelle – Qui récuse le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
Comment entendre l'expression "colère de Dieu" dont il est question ici ? Il faut bien voir que la foi, l'action de grâces, sont pour nous des actes opérés par un sujet, mais que dans la pensée qui nous occupe, ces mots disent le rapport entre les êtres, ils nomment "l'entre les êtres" et non pas une caractéristique attribuée à un sujet : Dieu n'est pas un sujet qui se met en colère, pas plus qu'il n'est un sujet qui se met à aimer. La colère comme l'agapê sont des espaces, c'est-à-dire des noms de relations, des noms de ce dans quoi on se tient. C'est la même chose qu'un espace. Dieu n'est pas un bonhomme qui se met en colère, mais l'homme qui est en colère contre Dieu se fait un Dieu de colère. Autrement dit on a le Dieu selon l'être-à-Dieu que l'on est. Et la relation à Dieu est une relation pacifique ou une relation conflictuelle.
L'ouverture qu'opère le Christ est d'ouvrir un espace de Vie[6]. Je ne dis pas que ce que je dis ici doive être entendu du premier coup, mais je donne des chemins, des indications.
Et ceci nous oblige à dire autre chose que je ne fais qu'indiquer, c'est que nous nous posons alors la question : est-ce que je suis du côté de l'écoute ou non ? Voilà justement la question qui importune le texte. J'en ai déjà parlé à propos de l'espace de jugement[7].
EXCURSUS sur une interprétation médiévale de Jn 3, 30
« Il faut qu'il croisse et que je diminue. »
Parenthèse faite par J-M Martin au Forum 104
Ce n'est pas johannique ce que je vais dire maintenant, mais, de façon très significative, les deux Jean correspondent peut-être aussi aux deux faces de Janus. Encore qu'on passe ici d'un monde à un autre, mais les deux Jean (Jean-Baptiste et Jean l'évangéliste) sont situés symétriquement aux deux solstices : le moment où le soleil croît et le moment où le soleil diminue. Au solstice d'été, il diminue, au solstice d'hiver, il se reprend à croître. Les deux portes de l'année, comme disent les Anciens. Cela n'appartient pas à la symbolique johannique, il faut être sérieux. Cependant, cela appartient à la méditation des siècles de pensée chrétienne au cours des temps, d'une symbolique qui serait plutôt une symbolique médiévale etc.
Les champs symboliques sont divers, même s'ils sont toujours plus ou moins puisés à la source de l'Occident, à la source de l'Église d'Occident, puisée elle-même à la source de l'Écriture. Néanmoins ils se mêlent au cours des temps à d'autres fonctions symboliques issues d'ailleurs, peut-être ici une fonction celtique pour la fête de la saint Jean en juin. Je vous dis cela gratuitement car je ne suis pas spécialiste.
Informations tirées d'internet à propos des deux solstices et des "deux Jean"
Le mot "solstice" (du latin sol, le soleil, et sistere, s’arrêter) est le moment où le soleil se trouve au plus grand éloignement angulaire du plan de l’équateur, ce qui arrive deux fois par an, le premier moment est proche du 21 juin, le second est proche du 21 décembre. Le soleil semble alors s’arrêter, en fait il reste pendant trois jours à la même déclinaison avant de commencer à redescendre ou à remonter vers le plan de l’équateur.
Les deux fêtes solsticiales renvoient au symbolisme romain de Janus (janua signifie "porte")[8], le dieu aux deux visages : celui d’un vieillard tourné vers le passé et ainsi vénéré comme le dieu des origines de toutes les choses et celui d’un adolescent tourné vers l’avenir. Ces fêtes ont été reprises par le christianisme en donnant la fête de Jean l'Évangéliste fêté le 27 décembre et de Jean le Baptiste fêté le 24 juin. Voici des comparaisons des deux Jean :
1/ Dans son Prologue Jean l'évangéliste annonce la venue de la lumière au milieu des ténèbres (« La Lumière luit dans les Ténèbres); Il est dit de lui qu'il demeure jusqu'à ce que Jésus vienne (Jn 21, 22-23). Jean l'évangéliste est souvent représenté comme assez jeune, bien habillé… Il est fêté le 27 décembre, 2 jours après le 25 décembre qui était devenu vers 336 celle de la naissance de Jésus. Les chrétiens avaient en fait christianisé la fête du 25 décembre où Rome célébrait la naissance de Sol Invictus (Soleil invaincu) : c'était le « Dies Natalis Solis » (Jour de naissance du Soleil)[9], et il était supposée être celui du solstice d'hiver suite à une erreur de calcul faite par l’astronome Sosigène d’Alexandrie lors de la réforme calendaire de Jules César.
2/ Jean le Baptiste annonce le Christ, c'est-à-dire la lumière, mais déclare qu'il n'est pas lui-même cette lumière et s'efface après la théophanie du Baptême (jeté en prison[10] puis tué). Il annonce aussi le baptême d'Esprit Saint et de feu alors que lui-même donne un baptême d'eau. Jean le Baptiste est souvent représenté comme un “vieil” homme avec une tunique de peau. Il est fêté le 24 juin, 3 jours après le solstice d'été. À noter qu'avec le Christ et la Vierge, il est le seul saint dont on célèbre la nativité.
[1] Sur le thème de la chambre nuptiale en rapport avec Jn 3, 29-30, voir Lecture valentinienne des Noces de CANA (Jn 2, 1-11) , en particulier le II -3°. Et par ailleurs : Le thème de la chambre nuptiale dans l'évangile de Philippe..
[2] Sur cette phrase voir l'Excursus final.
[3] Une session a porté sur les Noces de Cana, voir tag JEAN 2. CANA.
[5] Lors d'une autre rencontre Jean-Marie Martin remarquait : «Une façon johannique de dire le rapport de Jésus et de l'humanité c'est : « Le Père lui a donné la totalité dans la main. » (Jn 3, 35). Il faudrait méditer cet "être dans la main", car à première écoute on pourrait très bien ne pas supporter d'être dans la main. En effet pour nous être dans la main c'est souvent être "sous la main" de quelqu'un ! Les plus beaux mots sont susceptibles d'être pris à rebours, il faut causer quand même. »
[6] Cette Vie s'oppose à la mort, ces deux mots étant à entendre dans le sens où mort et meurtre s'entre-appartiennent, et où donc la Vie va avec l'agapé (l'amour). Cf. Péché, mort, meurtre, fratrie en saint Jean. Penser en termes d'archétypes.
[7] « Toutes les expressions de Jean qui indiquent l'extrême opposition, l'extrême différence comme la lumière et la ténèbre, comme la semence de Dieu et la semence du diabolos, toutes ces expressions qu'il ne faut surtout pas adoucir demandent à être bien situées. Or nous les situons comme ce qui trie entre des individus dont les uns sont de la race ténébreuse et les autres de la race lumineuse, et les expressions de Jean nous pousseraient vers cela : « Si quelqu'un… », « Celui qui… Celui qui ne…pas… » […] Ce que dit le texte c'est que quiconque est pour une part de la race de la lumière et pour une part est de la race des ténèbres. L'axe judiciaire, l'axe du jugement ne passe pas entre vous et moi, mais passe à l'intérieur de chacun d'entre nous, dans ce que nous appelons je. Ceci est capital. » (Jn 3, 14-21. Le serpent d'airain. Jugement et sauvegarde. Où l'axe du jugement passe-t-il ?)
[8] Janus vient du latin janua, "porte". Il a donné son nom au mois qui est devenu le premier de l'année, januarius (janvier). Janus est le gardien des portes solsticiales, et ses principaux attributs sont deux clés : la clé d'or ouvre ou ferme la voie ascendante vers la lumière ou la connaissance spirituelle ; la clé d'argent (ou le sceptre) ouvre ou ferme la voie descendante vers l'obscurité ou l'ignorance spirituelle. Les clés font de Janus le dieu de l'initiation aux “mystères”. La tradition antique de l'initiation s'est d'ailleurs transmise au monde chrétien pour se poursuivre au Moyen Âge au travers des corporations de constructeurs et du Compagnonnage (artisans, verriers, tailleurs de pierre, sculpteurs, peintres, charpentiers, menuisiers, forgerons etc.) qui eurent les Deux Saint-Jean pour patrons. (Informations tirées de http://aqua-permanens.blogspot.fr/2013/04/solstices.html)
[9] A partir de IIe siècle av. J.-C., s’est développé en Perse puis dans tout l’Empire romain durant le IIe et IVe siècle ap. J.-C., le culte de Mithra. La fête la plus importante se déroulait le 25 décembre, fête de la renaissance annuelle du dieu Mithra. Peu à peu ce culte fusionna avec le culte rendu à Apollon et une nouvelle divinité apparu : Sol Invictus. Son culte lui était donc rendu le 25 décembre, date considérée comme celle du solstice d’hiver.
[10] Cependant Luc met Jean-Baptiste en prison avant le Baptême !